Huit et quatre ans après des viols sur deux jeunes filles, un procès commence seulement pour un homme de 36 ans, qui risque une peine pas très lourde vu le temps écoulé, soit 3 ans de prison
En 2017, Jérôme (prénom d’emprunt) a 25 ans lorsqu’il rencontre pour la première fois lors d’un soirée familiale la fille de la nouvelle copine de son père, Julie (idem). Celle-ci a 15 ans. Au cours de la nuit, Jérôme fait irruption dans la chambre de Julie soi-disant parce qu’elle ne répondait pas à ses sms, mais les choses tournent mal pour Julie, qui accusera le jeune homme de viol. Elle dira que celui-ci l’a déshabillée et l’a pénétrée, alors qu’elle avait clairement dit non. Une plainte en forme de vengeance ?
Huit ans plus tard, l’affaire arrive enfin devant le tribunal correctionnel, où Jérôme a bien entendu une tout autre version. « Je suis allé dans sa chambre sans idée préconçue, pour discuter. C’est elle qui a pris l’initiative en me chauffant jusqu’à m’enlever mon pantalon. Alors moi bien sûr j’ai continué. Elle s’est laissé faire et semblait épanouie, même si assez passive. Je suis surpris de ce qu’elle m’accuse, car par après, on s’est revu lors de réunions familiales et ça se passait super bien. C’est quand même étrange que la plainte soit survenue une semaine après la séparation de mon père avec la mère de Julie». Une vengeance de celle-ci ? Pourquoi donc s’en prendrait-elle au fils plutôt qu’au père en passant en plus par sa fille. D’autant plus qu’il a tenté de cacher cette relation aux policiers en prétendant qu’il était pété ce soir là même s’il n’avait pas consommé de cocaïne.
Aux oubliettes
L’affaire semblait tombée aux oubliettes, lorsque 4 ans plus tard, en 2021, une plainte pour viol est déposée par Léa (idem) âgée de 16 ans en déclinant des faits similaires à ceux que décrivait Julie. Cette dernière se trouvait chez un ami de son frère, lorsque Jérôme se rend dans sa chambre, avec la suite décrite dans sa plainte, dès le lendemain des faits.
Il aura fallu quatre ans supplémentaires pour que cette affaire vienne devant le tribunal, où Jérôme là, nie carrément tout. « Il ne s’est rien passé, rien du tout. On n’a fait que discuter » Gênant quand même que son propre frère rapporte qu’il aurait dit en voyant Léa « celle-là, je la baiserai bien » Et que deux filles, qui ne se connaissent pas, dénoncent des faits quasi identiques.
Des souvenirs enfouis
Ce sur quoi insistent partie civile comme ministère public. Me Wynants pour les deux victimes déplore son attitude désinvolte face à des accusations curieusement identiques. Il décrit les effets néfastes pour Julie qui huit ans après est effondrée de voir surgir ces souvenirs qu’elle avait tenté d’enfouir bien profond. Son entourage avait noté qu’à l’époque, son comportement avait changé considérablement, s’isolant socialement et devenant agressive. Il signale en outre que pour Léa, après les faits, il était devenu impossible de retourner dans sa chambre.
Des agressions par surprise
Madame Hortelan, ministère public, n’a aucun doute quant à l’absence de consentement dans les deux cas. « Quand il dit que Julie l’a chauffé, alors qu’ils se connaissaient à peine, elle l’aurait chauffé comment, en ne faisant rien ? Dans les deux cas, c’est surtout par surprise qu’il a commis ses agressions. » Mais devant tenir compte de l’ancienneté des faits, elle réclame une peine modérée de 3 ans de prison ferme. Son avocate invoque une suspension du prononcé dans le cas de Julie, et bien sûr l’acquittement pour les faits concernant Léa. Jugement en janvier
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