La police avait prévu un important dispositif hier soir à l’Hôtel de Ville de Verviers où une centaine de pompiers de la zone Vesdre Hoëgne et Plateau étaient attendus pour faire entendre leur ras-le-bol face au blocage financier que connaît la zone de secours. Finalement, c’est dans le calme que les hommes du feu se sont rassemblés. Un accord sur le budget ayant été trouvé dans l’après-midi entre la bourgmestre de Verviers, Muriel Targnion et le président de la zone, Jean-Luc Nix.
Audrey Degrange
Leur venue s’annonçait explosive, elle aura finalement été désamorcée quelques heures à peine avant la tenue du conseil communal de Verviers où les pompiers de la Zone Vesdre Hoëgne et Plateau avaient prévu de manifester. Une cinquantaine d’hommes qu’ils soient volontaires, professionnels ou encore officiers avaient tout de même fait le déplacement histoire de marquer le coup. "On veut montrer aux politiques qu’on joue notre rôle, explique Dimitri Weickmans, Délégué permanent SLFP. Notre rôle c’est de mettre la pression pour éviter que le politique ne stagne dans des margailles de partis. On est là pour dire qu’on mettra la pression à chaque fois qu’il faudra parce que ce budget n’impacte pas que les pompiers. Il joue aussi sur la sécurité des citoyens."
On se souviendra que ce budget, Verviers avait refusé de le voter estimant payer trop par rapport aux autres communes. Une position que ne conteste pas les pompiers. C’est plutôt la manière qui les a profondément heurtés et ce, même si un accord a finalement été trouvé. "Sur le fond, est-ce que Verviers devait revoir sa clé de répartition, je le pense mais j’ai l’impression que quand Verviers a dû payer l’addition, la ville n’était pas contente avec le menu mais le moment était inopportun, note le délégué syndical. Est-ce qu’on est content? Pour 2020, oui, pour l’avenir, j’attends de voir car ce n’est qu’un accord signé entre le PS et le MR."
Mis en urgence à l’ordre du jour, le point sur la dotation allouée à la zone a été voté à l’unanimité. Un soulagement donc pour les pompiers qui étaient restés pour s’assurer que la promesse était tenue. Un corps professionnel qui en a aussi profité pour rappeler aux politiques que même si le budget a été voté, il est loin d’être suffisant. "On est toujours 20% en deça de la moyenne nationale et si on veut moderniser le corps des sapeurs pompiers, il va alloir investir", prévient Dimitri Weickmans.
Une position partagée par l’opposition verviétoise. Le PTB soulignant également le manque chronique de moyens prévus pour la sécurité. Le CDH a quant à lui évoqué la possibilité d’intenter, comme cela fut demandé dans d’autres communes, une action contre l’Etat belge l’obligeant à payer sa part dans le financement des zones de secours.