En provenance de Syrie, Mohamed (38 ans) et Fatema (30 ans) domicilié à Verviers depuis 2015. étaient tous les deux poursuivis devant le tribunal correctionnel pour maltraitance de leurs trois enfants, âgés au moment des faits qui remontent à 2019 de sept ans, six ans et quatre ans.
« Je ne connaissais pas les règles de votre pays. En Syrie, on a le droit d’éduquer ses enfants comme on veut. Maintenant, on sait qu’en Belgique, on n’a pas le droit de les frapper. Depuis lors, on a changé de tout au tout, et les enfants sont heureux ». Fatema avait surenchéri : « Maintenant, on respecte vos règles à la lettre ».
Néanmoins, ils minimisaient les faits qui leur étaient reprochés, en admettant seulement l’un ou l’autre dérapage. « J’ai fait une faute en donnant deux gifles à mon fils qui mettait les doigts dans son nez » avait dit Mohamed. Fatema reconnaissait avoir frappé une fois sa fille avec une chaussure, car elle avait jeté le contenu de la table par terre.
La réalité telle que décrite par la partie civile et le ministère public est bien différente. C’est à l’école qu’on s’est alarmé des absences fréquentes des enfants et des traces de coups qu’ils portaient, dont une trace d’étranglement. Interrogée, la fille aînée a alors admis être battue régulièrement. Le rapport du médecin légiste qui a examiné les trois enfants est effrayant. Il a relevé maintes lésions dont certaines très anciennes et des cicatrices non accidentelles, et même la trace d’un coup de couteau au bras de la fille, ce que Mohamed avait récusé.
Convaincu d’une maltraitance régulière, M. Seret, ministère public, réclamait 16 mois de prison ferme pour le père comme pour la mère.
La défense avait expliqué que les faits qu’on leur reprochait ne sont pas punissables en Syrie. Ils ont compris que ce comportement était inacceptable en Belgique et depuis lors, plus rien de répréhensible ne s’est passé. Elle sollicitait une peine de travail ou un sursis probatoire.
C’est cette dernière solution que le tribunal, estimant les préventions établies, a choisie pour les peines de prison prononcées, 14 mois pour le père, 12 mois pour la mère. (L.B.)