Le Gouvernement et chaque institution régionale, provinciale, communale et inter-communale ainsi que la société civile au sens large ont identifié l’intérêt de mettre en place un « Laboratoire Vesdre » pour assurer le suivi opérationnel des études réalisées suite aux inondations de 2021. Pour explorer ses contours, l’ULiège et l’ULB proposent une série de trois colloques au regard d’expériences similaires dans d’autres contextes afin de faire émerger des pratiques inspirantes en matière de pilotage d’un projet d’une telle ampleur. Pour le deuxième colloque, c’est le rôle de la société civile qui a été abordé. Et ce dernier pourrait s’avérer crucial.
Juillet 2021, quelques jours après les inondations qui ont frappé la vallée de la Vesdre, la société civile se mobilise pour assister les personnes, assister au nettoyage. Sans elle, les dégâts auraient encore pu être plus importants. Aujourd’hui, beaucoup de travaux ont été réalisés. Mais, pour cette reconstruction, il est important d’impliquer l’ensemble des acteurs de manière plus participative. « Il est important de mobiliser une série d’acteurs qui sont déjà organisés au niveau du territoire. Des associations, des groupes qui travaillent sur des contrats rivières,.. de manière à faire une interface entre les acteurs publics comme les communes, les régions, et les citoyens qui vivent dans le bassin versant de la Vesdre », explique Jacques Teller, professeur d'Urbanisme et d'Aménagement du territoire à l'Université de Liège
L’objectif des colloques, organisés par l’ULB et l’Université de Liège, vise aussi à exposer ce qui se fait ailleurs À l’étranger, et même en Belgique, cette participation collective a déjà donné des résultats. « On a vu des exemples sur Bruxelles, où on voit des collectifs, des associations qui ont travaillé avec les citoyens et avec les communes de manière à mettre en place des dispositifs d’infiltration de l’eau dans les jardins. L’enjeu aujourd’hui, c’est de mettre à l’échelle ces interventions et les rendre plus accessibles à chaque public », ajoute encore le professeur universitaire.
Car, aujourd’hui, ces interventions touchent plus facilement un public plus aisé. C’est un constat, selon l’Université de Liège. Et il ne faut pourtant oublier personne. « Si dans cette transition, les populations plus précarisées ne sont pas gagnantes dans le processus, il y a quelque chose qui ne va pas marcher. Si c’est pour que la population perde encore plus que ce qu’elle n’avait pas avant, alors c’est un problème sociétal majeur. La question est : comment fait-on aussi avec ces personnes ? En les considérant comme des acteurs clés autour de la table », précise Christine Mahy, la secrétaire Générale et Politique du Réseau Wallon de Lutte contre la Pauvreté.