Des centaines de Verviétois travaillant dans le monde de l'enseignement faisaient partie des quelque 3000 manifestants rassemblés à Liège ce lundi. Plus que jamais, ils contestent les mesures que souhaite mettre en place le gouvernement à leur égard.
Ils étaient déjà une bonne cinquantaine à se retrouver à la gare de Verviers pour rejoindre Liège et les autres centaines de manifestants de notre arrondissement. L'objet de cette manifestation : les différentes mesures que souhaite mettre en place le gouvernement, comme les deux heures supplémentaires pour les enseignants du secondaire supérieur (sans augmentation de salaire), le passage à des contrats CDI au lieu de nominations, une carrière plus longue avec une pré-pension moins allégée ou encore la hausse du coût des études. Une accumulation excessive selon eux.
"Trop, c'est trop ! Glatigny, ça suffit !", clame Catherine Esser, professeure de géographie au Collège Saint-Remacle de Stavelot. "On a une accumulation de mesures depuis plusieurs années. On se focalise beaucoup sur les deux heures supplémentaires à l'heure actuelle, mais c'est symbolique, c'est la goutte d'eau qui fait déborder le vase". Et son collègue, Stephan Klein, professeur de maths, d'enchainer : "au final, ce sont des licenciements qui vont suivre ces mesures, malgré que la ministre déclare le contraire. On a déjà identifié clairement les gens qui ne seront plus là dans mon école l'an prochain si ces mesures aboutissent. Il s'agit de tous les temporaires, mais aussi de quelques définitifs qui vont être mis en disponibilité. En tout, c'est l'équivalent de quatre temps plein qui vont disparaitre dans mon école".
"Veut-on simplement une garderie avec n'importe qui pour donner cours?"
En tout, ce sont environ 3000 personnes qui ont manifesté ce lundi. Tous craignent que ces réformes entrainent une baisse de la qualité de l'enseignement. "Il y a une vraie question de qualité, de savoir ce que l'on veut comme école pour nos enfants dans la société actuelle", confirme Fabien Crutzen, permanent CSC enseignement Verviers. "Est-ce qu'on veut simplement une garderie avec n'importe qui pour donner cours tant qu'il y a quelqu'un dans la classe ?", interroge-t-il encore. Jessica Michel, technicienne CGSP Verviers, ajoute : "les mesures annoncées par le gouvernement vont encore davantage dégrader les conditions de travail des enseignants, qui sont déjà assez compliquées. Les ministres osent parler d'économie alors que je pense que ce n'est pas du tout au niveau de l'enseignement qu'il faut en faire. L'enseignement n'est pas un coût, c'est un investissement pour l'avenir".
"L'enseignement n'est pas un coût, c'est un investissement pour l'avenir"
Quelques actions symboliques ont eu lieu pendant le parcours à Liège, comme l'enterrement des mesures du gouvernement sur la place Cathédrale ou encore l'inscription de messages parfois très directs à l'encontre du gouvernement et de la ministre de l'Enseignement de la Fédération Wallonie-Bruxelles, Valérie Glatigny. Les professeurs et leurs syndicats sont en tout cas prêts à continuer le combat pour que les mesures ne soient pas votées.
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