Il règne au Centre d’Art Léon Stenne de la rue Xhavée à Verviers une certaine effervescence. Dans quelques heures, ce sera le vernissage d’une exposition collective qui fait la part belle aux petits formats, une exposition qui réunit pas moins d’une trentaine d’artistes. A voir jusqu’au 7 janvier prochain!
« En fait 36 artistes, nous précise Jean Blanchy. Depuis toutes ces années, on a exposé quelques dizaines d’artistes qui sont passés et l’idée était de les rassembler avec quelques invités en leur proposant d’exposer un petit nombre d’oeuvres et plutôt des petits formats…En cette période de fin d’année, c’est l’occasion pour les visiteurs d’acquérir ou en tout cas de prendre possession d’une oeuvre ».
Parmi toutes ces oeuvres, les tableaux de Christine Renier sont des odes à la couleur. Si elle travaille l’écoline en général sur des surfaces plus grandes, l’expérience de produire des oeuvres plus petites ne l’a pas pour autant déconcertée.
« C’est vrai, nous avoue Christine Renier, que c’est tout à fait une autre démarche plus intériorisée quand on est en petit format, c’est une autre gestuelle mais que je travaille le modèle en très grand ou en petit on retrouve toujours la même explosion de couleurs ».
Charles van Lith lui aussi voit d’habitude le monde en grand. Ces « lithogrammes » comme il aime les appeler sont des créations numériques abstraites qui trouvent leur origine dans des photos qu’il réalise en noir et blanc, des clichés de nature la plupart du temps dont il ne retiendra dans son travail que les lignes, les lumières, les mouvements ou encore les matières.
« Je ne peins pas en réalité, nous explique Charles van Lith. C’est un travail purement numérique. C’est de l’impression à jet d’encre sur un papier d’art. J’étais graphiste et photographe et j’ai acheté mon premier ordinateur en 1987. Il y a à peu près 10 ans que je fais ce genre de travail ».
Mais monter une exposition collective n’est pas chose aisée. Comment faire vivre des oeuvres aussi différentes les unes des autres? Rendre le tout harmonieux et faire en sorte que chaque artiste se sente bien, à sa juste place dans l’espace qui lui est dédié est un véritable tour de force peut-être plus délicat encore que quand il s’agit de mettre en scène le travail d’un seul et même créateur.
« On essaye en général au Centre d’Art Léon Stenne, poursuit Jean Blanchy, de faire un accrochage qui soit un peu attractif ou en tout cas esthétique. Et donc ici, on a pas choisi la facilité. Mais on est parvenu, je crois, à un certain dialogue avec des oeuvres qui sont tout à fait différentes. Ça crée aussi des échanges entre artistes. Je le vois encore aujourd’hui. Il y a des discussions entre gens qui se connaissent et gens qui ne se connaissent pas. Il y a des échanges et ça c’est très important. Quand c’est un seul artiste, on met justement cet artiste en avant, en valeur et donc on arrive à quelque chose qui est plus valorisant pour l’artiste. Ici, ça veut pas dire que cela n’est pas valorisant mais ça veut dire qu’ils se valorisent l’un l’autre, et c’est très intéressant ».
Cette exposition collective version petits formats est à découvrir jusqu’au 7 janvier prochain. Un événement culturel chez nous qui nous rappelle, si on l’avait oublié, que les talents sont légion dans notre région! (Abi)