Au bas de la rue de la Concorde à Verviers, depuis près de 40 ans, dans son atelier–galerie, Léopold Baijot, sous l’oeil attentif de son épouse, élabore une oeuvre qui ne laisse absolument pas indifférent. C’est comme si un émule de Turner ou de Delacroix s’était perdu au XXIème siècle, poursuivant une tradition riche de plusieurs siècles…
Peintre orientaliste, grand amateur de Venise dont il dit qu’elle est elle-même le porte de l’Orient, il a apprivoisé les secrets de la couleur, jouant des pigments qui donnent aux tableaux leur ton enjoué ou parfois plus tragique. Le 15 avril dernier, il est devant sa télévision, assistant à l’incendie de Notre-Dame de Paris. Cela évoque chez lui la toile du peintre anglais William Turner, l’incendie du Parlement de Londres. Léopold Baijot Ainsi nait une oeuvre: saisir l’instant majeur d’une séquence historique, le point de bascule qui fait que plus rien ne sera comme avant: ici, ce sera la chute de la flèche de Violet-Le-Duc, emportée dans le brasier incandescent. Le tableau porte en lui ce mélange de la sévérité sombre de la cathédrale mordue par la luminescence des flammes. Et ce tableau va connaitre un destin particulier. Leopold Baijot l’a offert à l’Etat français.
L’incendie de Notre-Dame partira bientôt à l’Elysée, Emmanuel Macron ayant été touché par le geste de l’artiste et l’ayant remercié personnellement. Léopold Baijot a donc parfaitement rempli un des rôles de l’artiste: saisir la fugacité du temps pour l’immortaliser.
Et sur le temps que ce tableau partira vers la France, deux autres tableaux voleront vers Marrakech, où ils doivent être exposés dans un musée. De quoi confirmer la grande notoriété à l’étranger de l’artiste verviétois. (U.O)