"MIA" le nouveau volet de la série AIRBORNE 44 !

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Le onzième tome de la série Airborne 44 signé Philippe Jarbinet, vient de sortir de presse et devrait être en librairie dès le 27 septembre prochain. En attendant, on vous propose de le découvrir en primeur en compagnie du dessinateur verviétois.

Quand Philippe Jarbinet écrit le premier tome de son nouveau diptyque, il imagine alors ancrer son récit dans un coin isolé qui porterait encore des traces de bombardements. Il part alors à la recherche de cet endroit qui doit, rigueur historique oblige, impérativement se situer au cœur d’une zone meurtrie par la bataille des Ardennes. Il le découvre sur les hauteurs de Lierneux. Ce petit bosquet correspond exactement à ce qu’il avait en tête. Et hasard ou pas, des trous de bombes témoignent encore des combats qui se sont joués au cours de l’hiver 45. La 6ᵉ aventure d’Airborne peut commencer. 

La première image que l'on voit dans l'album, c'est ce petit bois totalement anonyme qui a une longue histoire mais dont on ne connaît rien à ce moment-là. Des "détectoristes" viennent faire une petite enquête d'une journée et découvrent un casque. Et c'est la découverte de ce casque très particulier avec l'identité du soldat qui va lancer toute l'enquête policière de ce diptyque-ci et qui va permettre au petit-fils de ce soldat de commencer une enquête sur ce qui lui est arrivé et ce qui lui est arrivé est un vrai mystère.

Le titre de cet album se compose de trois lettres, MIA pour Missing in Action, en français « disparu au combat ».  

C'est un acronyme qui désigne les soldats qui ont disparu, qu'on n'a pas retrouvés, ce qui est un peu le thème de l'histoire pour le grand-père qui vit une aventure en 1945. Et ça peut aussi s'adresser à des individus particuliers qui se sont lancés dans l'aventure de la vie, qui se sont mis en action en fait, et qui, parce que la vie a été vraiment injuste et terrible avec eux, ont vu ce qui était important pour eux disparaître. Et l'histoire de « MIA » peut s'adresser aussi à Cilian, le petit-fils, en 2015, pour des raisons qu'on trouvera dans l'album. Et donc ce garçon va devoir gérer ce deuil, et gérer une reconstruction possible éventuelle. Le MIA, il concerne tout le monde en fait.

Si les thèmes principaux de ce dernier opus sont la mort, le deuil et la reconstruction, il est aussi question de secrets de famille, de tous ces mensonges, ces non-dits qui enferment et puis, il y a cette quête de vérité, peu importe où elle mène finalement, qui anime ceux et celles qui aspirent à sortir du gouffre et à vivre tout simplement. Enfin, bien sûr, il y a la guerre où les bons ne sont si bons et les méchants pas toujours méchants. 

Il faut se mettre à la place de jeunes hommes qui ont une vingtaine d'années et à qui on a dit : « Tu ne tueras point. ». Et puis du jour au lendemain, plus tu tues, mieux c’est. Et donc, effectivement, que ce soit les Allemands dans le système des années trente – où on en a fait des nazis – ou les Américains qui ont dit que la France était un pays de femmes faciles et qui se sont servis entre guillemets comme des cochons, je n'ai pas d'autre mot. On estime qu'il y a eu au moins 17 000 viols en Angleterre, en Allemagne, en France, en Belgique et dont 3000 n'ont même pas été jugés en fait… Donc voilà, ce n'est pas manichéen. Dans les deux cas, je pense qu'il faut essayer de se mettre à la place de ces gens-là quand ils ont été dans des situations dramatiques. Et pour le coup, dans ces deux albums-ci, ce n’est pas vraiment les Américains qui ont le beau rôle. Il y en a qui ont le beau rôle, mais on peut aussi voir de la nuance chez les Allemands.

Comme à chaque fois, Philippe Jarbinet a nourri son récit de ses expériences personnelles, de ses lectures, de ses découvertes. Ses personnages s’inspirent de ses rencontres, comme celles avec ces hommes qui aujourd’hui encore remuent et creusent la terre à la recherche des restes de soldats portés disparus…  

Moi, je trouve ça très important pour une démocratie, la nôtre ou une autre, de rendre hommage à des hommes qui ont tout donné. Donner une identité à quelqu'un qui est mort pour ça, ça a de l'importance. Et donc tout ce qu'ils font à Elsenborn, ici ou ailleurs, ça a de l'importance. Quand on arrive à dire que ce soldat-là est mort là et qu'on connaît son nom et qu'on peut le restituer à sa famille, ça a vraiment de l’importance. Il suffit d'imaginer que simplement ça nous arrive à nous et qu'on retrouve notre grand-père dont on avait perdu la trace. C'est très émouvant.

Comme dans les Airborne 44 précédents, Philippe Jarbinet aime faire des liens avec l’actualité, une lecture du temps présent qui, à la lumière du passé, a une résonance toute particulière et nous rappelle à quel point l’homme a si peu de mémoire ! 
 


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