Les Eurodéputés viennent d’adopter une loi ambitieuse contre le gaspillage textile sur le principe de pollueur-payeur. En attendant la mise en place de cette directive, le secteur de réemploi textile, comme 3R à Welkenraedt, craint d'être dépassé.
La vente de vêtements de seconde main est en plein boom. A Welkenraedt, 3R enregistre par exemple une croissance de 7%. A l'inverse, les marques d’ultra fast fashion inondent le marché. Y compris les acteurs d’économie sociale actifs dans le réemploi ou le recyclage comme 3R.
Shein, par exemple, ce sont 7.000 à 10.000 nouvelles références par jour, contre 250 à 500 pour H&M. Les marques chinoises Shein et Temu, ce sont aussi 600 avions cargo qui se atterrissent chaque nuit sur le sol européen.
Il y a donc plus de vêtements, de moindre qualité - leur longévité se limite à 3 ou 4 lavages. Il est plus difficile de leur donner une seconde vie. Pour lutter contre ce phénomène, l’Europe vient de voter une loi dans la logique de pollueur-payeur pour les producteurs textiles (REP). Moins le textile sera durable, plus la contribution sera élevée.
« C’est une très bonne nouvelle évidemment. Malheureusement, le calendrier de la décision et de la mise en place est juste aberrant », souligne Emmanuelle Robertz, directrice des 3R
Cette responsabilité élargie des producteurs, REP, doit être mise en place en Europe pour 2028. Mais depuis le premier janvier, les Belges ne peuvent plus jeter leur textile à la poubelle, augmentant encore les volumes à traiter.
« Là, ça fait plusieurs mois qu’on se retourne pour voir qui veut bien prendre ses vêtements abîmés, que l'on ne sait pas mettre en rayon, sans que cela nous coûte. Les vêtements qu'on remet en vente, c’est un tiers de ce que l’on reçoit », explique Emmanuelle Robertz, directrice des 3R
A terme, les producteurs du secteur devront s'assurer de la collecte, du tri et du recyclage des vêtements en fin de vie et les prendre en charge financièrement. 3R pourrait en bénéficier et créer ainsi davantage encore d’emplois locaux, non-délocalisables.
Aujourd’hui déjà, la vente de seconde main de textile permet déjà à 3R d’employer 6 personnes à temps plein, 6 personnes qui sont ainsi réinsérées sur le marché de l’emploi.
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