La Mercedes W123 est sans doute le modèle le plus endurant de la marque à l’étoile. En étant l’image de l’excellence en matière de qualité, de confort et de performance. Elle est aussi l’ancêtre de la Classe E qui reste une vraie référence.
Au cœur des années ’70, Mercedes-Benz se décide à tourner une page importante. Depuis 1968, sa berline de référence est celle que l’on nomme W114 ou W115, avec des mécaniques à 4, 5 ou 6 cylindres. Le succès a clairement été au rendez-vous, dès l’instant où 1.852.000 exemplaires ont été produits. La W114/W115 illustre parfaitement toute la rigueur germanique, avec une ligne on ne peut plus classique, mais surtout une fiabilité totale, dès l’instant où la majeure partie de ces berlines étoilées ont passé le cap des 400.000 kilomètres…
Simple évolution du modèle précédent ?
Au moment d’entrevoir la suite, Mercedes a un objectif précis : offrir un parfait mix entre performance, sécurité et confort ! Ainsi nait la W123 qui sera au fil du temps déclinée en berline, évidemment, en break, en limousine, ainsi qu’en coupé, à l’image de l’exemplaire que vous avez sous les yeux. Certains considèrent la W123 comme une simple évolution du modèle précédent. S’il est vrai que mécaniquement, Mercedes a repris des W114 et W115 les moteurs, la direction et les suspensions, les différences sont importantes. Au niveau stylistique surtout, avec l’abandon des phares verticaux au profit d’optiques horizontales imposantes, qui deviendront la norme pour les futurs modèles. Les W123 de la première génération, soit la Phase 1 sortie en 1975, propose des phares ronds. Il faudra en fait attendre la troisième génération, sortie en 1982 et illustrée par notre modèle d’essai, pour voir l’apparition de phares dits carrés. A l’arrière, les feux sont nervurés et larges, comme sur la W116 considérée comme sa grande sœur. Ce design, on le doit à une équipe dirigée par Friedrich Geiger et Bruno Sacco, adeptes de la lignée épurée, qui ont tous deux mis leur talent au service de la marque à l’étoile.
Arrivée de la version coupé en 1977
Au-delà de l’aspect purement esthétique, la W123 étonne au point de faire preuve d’avant-gardisme au niveau de la sécurité. Au cœur des années ’70, Mercedes-Benz propose en effet des zones de déformation à l’avant et à l’arrière, une structure de toit et de portes renforcée, une direction qui se déforme en cas de choc, et des ceintures de sécurité à tension. Mécaniquement, l’innovation est par contre nettement moins présente, puisqu’en dehors d’un 6 cylindres de 2,5 litres, les blocs restent ceux de la W114/W115. C’est en 1977 qu’est présentée, lors du Salon de Genève, la version coupé de la W123, disponible avec des mécaniques 2,3 litres, comme notre modèle d’essai, et 2,8 litres. La principale différence est évidemment l’absence du montant central, ce qui confère une ligne différente à l’auto, qui gagne en personnalité. Caractérisé par un empattement plus court de 85 mm par rapport à la berline, le coupé propose une ligne qu’il convient de qualifier de plus homogène, et donc plus attrayante. Au total, 100.000 exemplaires de cette version coupé seront produits en 8 années. Dans le cas qui nous occupe, la puissance du 2,3 litres est de 136 chevaux, ce qui n’a rien d’excessif pour une auto dont le poids tourne tout de même aux alentours de la tonne et demie !
L'ABS et puis l'airbag
Outre la version break, la Mercedes W123 a été proposée, comme le veut la tradition au sein de la marque à l’étoile, en version limousine, avec un empattement plus long de 63 centimètres, et une troisième rangée de sièges. En plus d’une utilisation en tant que véhicule officiel pour des personnalités les plus diverses, la limousine s’est muée en taxi, voire en ambulance.
C’est en 1979 qu’est sortie la Phase II de la W123, qui a, par exemple, vu l’apparition de boutons lève-vitres, en lieu et place des traditionnelles manivelles. Une boîte de vitesses à cinq rapports a fait son apparition, d’abord réservée aux modèles essence avant de se généraliser à l’ensemble de la gamme. Poursuivant sa quête de sécurité, Mercedes propose en option dès 1980 l’ABS, et deux ans plus tard l’airbag !
La Phase III, apparue en 1982, fait la part belle aux phares carrés pour l’ensemble de la gamme, ce qui permet de la distinguer dès le premier coup d’œil des générations précédentes. La boiserie sur le tableau de bord se généralise, tout comme la boîte de vitesses à 5 rapports et la direction assistée. La climatisation de série apparait dès 1985.
C’est en novembre de la même année que la production de la berline W123 s’arrêtera, pour laisser place à une W124 au design plus moderne. Qu’on se le dise, la carrière des près de 2,7 millions d’exemplaires de W123 produits, était malgré tout loin d’être terminée. Signe de l’incroyable fiabilité de cette voiture, elle a souvent connu une seconde partie de carrière sur le continent africain, où il n’était pas rare que des compagnies de taxis dépassent le cap du million de kilomètres parcourus avec des versions diesel qui semblaient tout simplement être increvables. Avec les W114, W115 et W123, Mercedes-Benz est parvenu à imposer des critères d’excellence en matière de qualité, de confort et de performance. Sous une apparence classique, ces autos à l’incontestable fiabilité et à la très grande qualité d’assemblage ont tout simplement été des étapes indispensables qui ont mené à la création de la Classe E, apparue en 1993, et qui est toujours d’actualité en 2025.
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