Bugatti, c'est une marque historique qui fait rêver, une référence en terme de puissance et de vitesse aussi. Mais en marge de ses bolides, Ettore Bugatti avait fait construire pour son fils, il y a presque 100 ans, une Baby Bugatti.
Si vous êtes un passionné de sport automobile, le nom de Pierre-Henri Raphanel vous parle sans doute. Pilote français passé par la Formule 1, c’est surtout en endurance qu’il marquera les esprits notamment lors des 24 heures du Mans. Ses premiers souvenirs de Bugatti, il les tiendra des histoires racontées par son grand-père mais depuis 20 ans déjà, Pierre-Henri Raphanel a surtout eu l’opportunité de devenir pilote officiel Bugatti. « J’ai toujours été un passionné de l’authenticité et des racines. Je considère qu’aujourd’hui, Bugatti est un arbre qui est magnifique. Mais un arbre sans racine, ça ne vaut pas grand-chose. J’ai donc voulu me replonger à l’essence même de 1927 et de ce que Ettore Bugatti voulait créer à cette période-là », explique Pierre-Henri Raphanel, Dirigeant de Nations Racing Legends.
« Ma première Bugatti était une Baby Bugatti »
Car il y a près de 100 ans, Ettore Bugatti souhaite offrir un cadeau original à son plus jeune fils. Il décide de créer un modèle unique à l’échelle ½ de la Bugatti type 35 pour en faire une petite voiture électrique pour enfant. La Baby Bugatti type 52 est née. « Le rêve le plus accessible aujourd’hui pour avoir une Bugatti qui vaut environ 5 millions d’euros, c’est une Baby Bugatti. C’est la démarche que j’ai faite il y a quelques années où avant de démarrer le projet, j’avais acheté une Baby Bugatti d’origine 12927 châssis court. C’était ma première Bugatti et je voulais rentrer dans ce cercle de privilégiés au niveau mondial », raconte Pierre-Henri Raphanel.
Un petit bijou à 95 000 euros !
L’idée de Pierre-Henri Raphanel ne va pas être de reproduire une voiture d’enfant, mais de créer une véritable œuvre d’art tout en respectant au millimètre les plans du constructeur français. Il part pour cela à la recherche des meilleurs artisans carrossiers, fondeurs, tourneurs, selliers, peintres, tous des maîtres dans leur discipline. Et là, naît un véritable bijou, une carrosserie en aluminium martelé à la main, un radiateur en laiton nickelé, des tambours de frein en bois ou encore des sièges en cuir rembourrés avec du crin de cheval, autant de techniques d’antan fidèlement reproduites qui confèrent à cet objet d’art une valeur inouïe. « Aujourd’hui, dans la valorisation de cet objet, les clients acceptent de le payer plus cher que les voitures originales. Vous n’avez jamais une réédition d’un modèle qui va coûter plus cher que l’original. C’est aussi parce que les personnes comprennent le voyage. C’est une destination. C’est l’objet que vous aurez dans votre salon. Mais le voyage est tellement extraordinaire que les gens achètent sans voir la voiture. La majorité des clients n’ont été convaincus par ce produit que par le voyage, le travail des artisans, la démarche. Et c’est extraordinaire ! » s’enthousiasme Pierre-Henri Raphanel.
Pour faire partie des très rares propriétaires d’une Bugatti type 52, il vous en coûtera 95000 €. Pour ce prix-là, vous pourrez personnaliser votre Bugatti par exemple aux couleurs de la Belgique ou une des livrées officielles qui représentaient les nations il y a 100 ans. Un objet d’autant plus unique qu’il sera numéroté, limité à 99 exemplaires et que la société éphémère de Pierre-Henri Raphanel disparaîtra, une fois ce nombre de voitures produites. Ce qui ne disparaîtra pas en revanche, c’est la passion que le pilote sudiste voue depuis plusieurs décennies maintenant aux voitures et à la philosophie d’Ettore Bugatti.