Mauvaise nouvelle pour la Zone de secours Vesdre-Hoëgne et Plateau. Son budget 2020 vient d’être annulé par le ministre de la Sécurité et le Gouverneur de la Province de Liège. Une tutelle à qui la Ville de Verviers qui s’était positionné contre, avait demandé de vérifier la légalité de la décision prise par les 18 autres communes. Elle vient donc de lui donner raison. La zone est-elle dans l’impasse ?
Audrey Degrange
La Ville de Verviers le répète depuis des mois, sa quote part dans le budget de la zone de secours est beaucoup trop élevée. Le 22 novembre dernier, elle vote donc contre le budget 2020 proposé. Une décision qui sera suivie par la dénonciation même de la clé de répartition négociée en 2014 par la majorité verviétoise lors du conseil communal du 2 décembre dernier, l’opposition préférant s’abstenir. Appel est donc lancé aux autorités de tutelle pour régler ce conflit. Le ministre de la Sécurité Pieter De Crem vient de trancher. Il annule le budget au motif qu’il n’a pas été transmis dans les temps." C’est vrai, nous aurions dû le transmettre pour le 1er novembre, reconnaît Jean-Luc Nix, Président de la Zone de secours Vesdre-Hoëgne et Plateau. Mais techniquement c’est impossible et surtout ça ne se fait dans aucune autre zone."
Si le président de la Zone de secours ne peut que regretter cette décision. A Verviers, on a évidemment une toute autre lecture de la situation. "Le Ministre et le Gouverneur de la Province soulignent l’aspect illégal de la décision prise donc on ne parle pas d’un vice de forme mais d’une annulation qui se fait suite à un acte illégal, explique Alexandre Loffet, Echevin des Finances – Ville de Verviers. Nous y voyons un signal fort et surtout une opportunité de se mettre ensemble autour de la table et de renégocier un rééquilibrage des dotations."
Sauf que ce rééquilibrage si elles sont d’accord d’en rediscuter, les 18 autres communes n’en veulent pas pour 2020 et souhaitent que Verviers paye entièrement sa part soit 4 millions 400 mille euros. "Ils ont fait un geste mais il manque encore 300 mille euros. J’invite donc la Ville de Verviers à la raison et à voter ce budget. Ils peuvent encore le faire avant le 18 février date ultime prévue par le Gouverneur de la Province de Liège", prévient Jean-Luc Nix.
Une urgence qu’Alexandre Loffet tempère ajoutant que Verviers ne pliera pas. "Je me répète, la décision n’est pas légale et j’ajoute que ça ne sert à rien de nous forcer la main. Il faut arrêter de faire croire aux gens qu’il n’y aura pas de budget. C’est le Gouverneur de la Province qui décidera quoiqu’il arrive d’une répartition donc venir dire dans la presse que Verviers bloque, c’est ridicule", s’insurge Alexandre Loffet.
Ridicule ou pas, les premiers impactés par ce bras de fer politique, ce sont les pompiers qui fonctionnent en 12ème provisoire et voient leurs projets et investissements gelés. Furieux, ils remettent aujourd’hui en question la paix sociale et préviennent déjà que des actions envers la Ville de Verviers seront menées.