Nouvelle action ce mardi dans de nombreux services de soins de santé publics de la Province de Liège. Les blouses blanches ont décidé de maintenir la pression. Le secteur manque cruellement de moyens que ce soit dans les hôpitaux ou les maisons de repos. Les travailleurs sont à bout. Nous nous sommes rendus au Centre Hospitalier de Verviers où la CSC Services Publics menait une action de sensibilisation.
Audrey Degrange
Aide soignante depuis 37 ans en maison de repos à Theux, Brigitte Kuetgens s’occupe quotidiennement de 55 patients. Aujourd’hui, elle a décidé de rallier le CHR Verviers pour manifester son mécontentement. Elle en a marre de s’occuper de soigner les gens comme s’il n’était que des numéros. "On croit toujours que faire une toilette ça prend 10 minutes, c’est faux, s’insurge-t-elle. Rien que pour un homme, il faut le raser, coiffer, brosser ses dents et puis faire le reste. Bien souvent, on va trop vite. Combien de fois, nos patients ne nous disent pas attends, attends."
Sauf qu’attendre pour ces infirmières et aides soignantes, ce n’est plus possible. Au fil des années, le nombre de patients n’a cessé d’augmenter, les pathologies sont devenues plus lourdes mais les moyens humains et financiers eux n’ont jamais suivis. Pire, les décisions prises par la Ministre de la santé Maggie de Block n’ont fait qu’aggraver la situation. "Avec l’allongement des études d’infirmières, aucune n’est sortie ici en juin, regrette Virginie Blocteur, Infirmière et Déléguée syndicale Services-Publics Soins de Santé. On a donc aucun rencort alors qu’on ne fait que s’épuiser. Sans parler du turn-over des patients, encore une idée de la ministre de raccourcir les hospitalisations, sauf qu’ils reviennent et on doit tout reprendre depuis le début, c’est fatiguant, on est au bout du rouleau."
Les soins de santé souffrent et le patient est clairement en danger. "Nous ne sommes pas des robots et c’est bien ce que l’on dénonce. Après 12 heures de travail, on n’est plus les mêmes. Oui, la qualité des soins est aujourd’hui remise en question" poursuit Virginie Blocteur, Infirmière et Déléguée syndicale Services-Publics Soins de Santé
Face à ce cri de détresse, le gouvernement dégageait le 6 novembre dernier un fond d’urgence de 67 millions d’euros. Un premier geste oui mais qui ne ressemblerait finalement qu’à un sparadrap posé en urgence sur une fracture ouverte. "Oui, c’est bien mais que va-t-on en faire de cet argent? Où va-t-il aller? Nous à la CSC Services Publics, on souhaite qu’il reviennent aux gens de terrain."
Car ce sont eux qui selon le syndicat chrétien sont au plus proche des réalités et les plus à même de savoir ce qu’il faut pour effectuer leur travail correctement en semaine et le week-end. Si rien ne bouge, la CSC prévient déjà qu’elle pourrait durcir le ton et le mouvement.