Figure bien connue des Verviétois, l’historien Jacques Wynants nous quittait en novembre 2018. Pendant des années, ce spécialiste de la Seconde Guerre mondiale et de l’Histoire belge avait accumulé une quantité impressionnante de documents pour certains inédits. Ses archives sont aujourd’hui en cours de classement. Un travail minutieux auquel s’attelle l’historien Freddy Joris.
Audrey Degrange
D’un naturel souriant et convivial, Jacques Wynants avait cette manière captivante de raconter l’histoire qu’elle soit faite d’un grand H ou pas. L’homme était érudit. C’était surtout un historien renommé et reconnu grâce notamment à son travail sur la Seconde guerre mondiale. "Il était, à Verviers, le correspondant du Centre d’Histoire de la Seconde Guerre Mondiale et il a publié deux ouvrages sur le thème mais il n’a pas cessé d’accumuler énormément de documentations, témoigne Freddy Joris, Historien verviétois. C’était un historien extrêmement sérieux et pointu. Il était aussi généreux et acceptait d’aller à beaucoup de conférences au point de négliger parfois ses propres projets de publication."
Né en juillet 1940, Jacques Wynants est un enfant de la guerre. Ce n’est d’ailleurs qu’à l’âge de 5 ans qu’il rencontre pour la première fois son père alors prisonnier en Allemagne. Un évènement qui va déclencher chez lui une certaine fascination pour la période dont témoigne aujourd’hui des mètres d’archives. "Il y a toute une série de copies de documents que Jacques avait pris dans les archives communales, dans celles de l’armée américaine et belge, détaille Freddy Joris. En tant que correspondant, il avait accès à des micro-films dont il a fait des copies. Sans oublier qu’il recevait aussi énormément de documents de personnes qui savaient qu’il était spécialiste. Il y a d’ailleurs tout un tas d’archives syndicales de 40-45 qui sont précieuses et Jacques a classé tout ça."
Sans parler de pièces inédites comme des tracts de 40-45, un brassard de résistant ou encore des documents originaux et des photos. Un fonds commencé en 1970 et qu’il faut à présent comprendre pour permettre à d’autres historiens de pouvoir s’en servir. "Jacques avait un système de classement très pointu et heureusement il nous a laissés des instructions pour le comprendre", souligne notre historien.
Le travail est donc minutieux, reste à Freddy Joris à inventorier les documents que Jacques Wynants n’a plus eu le temps de classer. "A un moment donné, il n’a plus su répertorier aussi finement les documents, c’est donc ce à quoi je m’attelle à présent mais j’ai au moins 15 ans à faire!", sourit Freddy Joris.
Une fois terminée, le Fonds Wynants sera rendu public comme le souhaitais Jacques. Ses derniers articles consacrés aux Américains à Verviers au moment de la libération devraient quant eux être publiés prochainement.