Ce mardi 17 mai, c’est la journée internationale contre l’homophobie et la transphobie. L’occasion de mettre en lumière les inégalités et les violences subies par la communauté LGTBQIA. Elles sont nombreuses, notamment dans le monde du travail. A Verviers, la Maison Arc-en-Ciel organisait une table ronde pour sensibiliser sur la thématique.
Audrey Degrange
176, c’est le nombre de dossiers de discriminations liées à l’orientation sexuelle ouverts par Unia, le Centre interfédéral pour l’Egalité des Chances, en 2021. S’il ne cesse d’augmenter, ce chiffre est encore bien loin de la réalité et des violences subies par la communauté LGTBQIA au quotidien. A Verviers, la Maison Arc-en-Ciel qui milite pour une société inclusive a souhaité cette année attirer l’attention sur l’homophobie au travail. "On sait effectivement que nos publics et nos communautés sont victimes de harcèlement, de préjugés dans la sphère du travail, explique Jonathan Bovy, Administrateur délégué et coordinateur Maison Arc-en-Ciel. Ça peut être difficile à vivre. Pour les personnes trans, l’intégration sur le marché de l’emploi est difficile aussi. Il y a parfois une incompréhension des employeurs, des résistances au changement dans les mécanismes et les aménagements qui sont possibles pour être inclusifs et c’est pour ça que c’était important de faire cette table ronde aujourd’hui."
Car quand on sait qu’une personne passe près de 80 % de son temps au travail, les stéréotypes et préjugés permanents peuvent amener isolement, précarisation et détresse qu’il ne faut pas négliger. " On sait que la crise sanitaire a fortement impacté le psycho-social en règle générale et donc si on rajoute des LGTB phobies alors il ne faudra pas s’étonner si on arrive à des drames", poursuit Jonathan Bovy.
La Maison Arc-en-Ciel encourage donc les personnes discriminées à libérer leur parole. " Tout signalement est important à pouvoir déposer que ce soit chez Unia, chez nous ou encore chez les syndicats. Même si on pense que ça ne sert rien, ça pemet tout de même de poser des mots sur son ressenti et ça permet de visibiliser. Plus on aura de chiffres, plus ça permet de faire front et d’avoir des actions concrètes de sensibilisation auprès des employeurs."
D’aller en justice aussi car des leviers existent. "Il y a la loi anti-discrimination de 2007 qui fixe un certain nombre de critères dont la discrimination sur base de l’orientation sexuelle ou du genre, rappelle Angela Sciacchitano, Coordinatrice Cellule de lutte contre les discriminations FGTB-CEPAG. Du coup, on peut être défendu comme n’importe quelle autre discrimination", Angela Sciacchitano, Coordinatrice Cellule de lutte contre les discriminations FGTB-CEPAG.
Et si la société évolue, le chemin pour un vivre ensemble autrement reste un combat de tous les jours. L’intégralité de la table ronde de ce mardi est à voir sur la page Facebook de la Maison Arc-en-Ciel. Un podcast sera également disponible.