9,65 euros brut de l’heure, c’est le salaire minimum actuellement payé en Belgique. Un montant insuffisant pour la FGTB de Verviers et Communauté germanophone. Sa solution ? Relever le salaire à 14 euros brut de l’heure. Ce midi, elle invitait donc la population verviétoise à une signer une pétition pour réclamer la mise en place de cette augmentation.
Audrey Degrange
Une distribution de tracts au centre ville de Verviers un mercredi midi, l’action est hebdomadaire pour la FGTB. Le syndicat socialiste entend ainsi interpeller régulièrement les citoyens sur des thèmes d’actualité. Aujourd’hui, la revendication portait sur le salaire minimum. Dans un timing loin d’avoir été choisi au hasard. "Cette action arrive à l’issue des négociations interprofessionnelles qui ont échoué mais qui continuent sur le salaire minimum, indique Christian Jacquemin, Président de la FGTB Verviers et Communauté germanophone. La FGTB avait refusé qu’on augmente le salaire minimum de 1,1% car jugé insuffisant, c’est à peine 0,10€ de l’heure. La négociation se poursuit donc et on continue les actions pour obtenir 14€ de l’heure."
Actuellement, le salaire minimum est de 9,65 euros brut de l’heure. Soit à peine 1340 euros net pour un salarié vivant seul et à temps plein. 14 euros brut de l’heure permettrait de vivre dignement "ça permettrait surtout aux travailleurs précarisés de ne plus avoir à choisir entre manger ou se soigner", précise le patron de la FGTB Verviers.
Relever ce salaire minimum permettrait en effet à 60 mille personnes soit 2% des travailleurs belges de faire face aux dépenses courantes d’un ménage. Le syndicat socialiste se mobilise donc pour faire bouger les lignes face à un patronat pour le moins réticent à faire des efforts. "On a l’impression que c’est juste une question de principe." Et Christian Jacquemin d’insister, la mesure est loin d’être impayable. "On aime prendre l’exemple de ces travailleurs américains d’une chaîne de fast-food dont je ne citerai pas le nom qui réclamaient 15 dollars de l’heure. Les patrons estimaient que ce n’était pas possible. Ils ont augmenté le prix de leur hamburger de 10 cent et l’affaire était réglée."
La bataille continue donc pour la FGTB qui rappelle qu’augmenter le salaire n’est pas l’ennemi de l’économie. Il est avant tout une question de justice sociale.