« J’aime mon guichet », c’est le message que la CGSP Cheminots souhaitait faire passer ce mercredi un peu partout en Wallonie. Depuis l’annonce de la SNCB d’en supprimer une quarantaine prochainement, les syndicats sont plus mobilisés que jamais. Ils entendent démontrer que l’agent commercial n’est pas juste un vendeur de tickets que l’on peut aisément remplacer par un automate.
Audrey Degrange
A la gare de Verviers - Central, ce mercredi matin, les voyageurs sont nombreux. ça tombe bien, se pose aujourd’hui la question de l’utilité des guichets. Et là, force est de constater que les avis divergent. Pour certains, ils ne servent à rien. Pour d’autres, ils sont une réelle question de survie. "Je ne sais pas lire", nous confie un navetteur. "Je n’aime pas les machines, je n’y comprends rien." ajoute un autre...
Sur le coup de 10h, les guichetiers débrayent et baissent le rideau... Une action de sensibilisation à l’égard du public et du monde politique menée par la CGSP Cheminots pour rappeler que oui, ils sont essentiels. "La machine, ça marche quand les gens savent l’utiliser, nous fait remarquer un agent commercial SNCB. Nous ne sommes pas là juste pour vendre un ticket, nous renseignons sur les horaires, les quais , les trains à prendre."
Ce service à la population, la SNCB a pourtant décidé de le supprimer dans 44 gares. Et de le réduire dans 37 autres. Dans notre arrondissement, les guichetiers de Spa et de Welkenraedt se voient ainsi contraints de réduire leurs heures d’ouverture de moitié. Un paradoxe souligne la CGSP Cheminots au regard du leitmotiv de la SNCB axé justement sur l’élargissement de son offre. "Il y a effectivement une volonté de la SNCB et du ministre Gilkinet d’être axé client, révèle Thierry Coune, Secrétaire permanent Verviers-Welkenraedt - CGSP Cheminots. Mais en ce qui concerne la mobilité. Donc plus de trains, des horaires mieux adaptés mais cela au détriment du service, trop couteux selon eux."
Pour justifier sa décision, la SNCB se base en effet sur les chiffres de fréquentation et le recours aux solutions digitales. Une vision faussée de la réalité selon la CSC Transcom. " Ce sont des chiffres biaisés, explique Olivier Gilsoul, Président Régionale Verviers – Liège - CSC Transcom. On n’oublie qu’on a demandé aux agents commerciaux d’expliquer aux personnes comment se servir des machines. On propose un ticket moins cher aux bornes qu’aux guichets, ce n’est pas correcte."
Autre sujet d’inquiétude pour les syndicats, la taille des gares ciblées. " Ce n’est pas anodin si on fait notre action, ici, à Verviers. A terme, on craint que la SNCB ne souhaite garder qu’une vingtaine de très grosses gares."
La fermeture des guichets engendrerait aussi de l’insécurité. Les gares n’étant plus que des coquilles vides là où le guichetier agissait encore comme un régulateur. Si la SNCB ne parle pas de licenciements secs, 77 postes vont bien disparaître car ne seront pas remplacés.