La gestion du barrage d’Eupen pose question depuis les inondations. A-t-il été bien géré ? N’aurait-il pas dû se délester de son eau avant les pluies diluviennes ? Philippe Henry, le ministre wallon en charge des barrages, répond à nos questions. À contre-courant, Jean-Paul Bastin, le bourgmestre de Malmedy, nous explique comment il estime qu’Engie-Electrabel a sauvé sa commune du pire.
Dans notre province, 2 barrages sont gérés par les pouvoirs publics. Celui de la Gileppe et celui d’Eupen. Ce dernier est la cible de nombreuses critiques depuis les inondations. Durant les précipitations, il a dû se délester, augmentant alors le débit de la Vesdre en pleine crue.
Mercredi matin, pendant les précipitations, les autorités ont compris que le barrage serait rempli. Elles ont alors décidé de vider de l’eau progressivement jusqu’à ce que le barrage soit rempli. Lorsqu’il l’a été, ils ont dû déverser exactement le même volume d’eau qui y entrait, pour ne pas qu’il déborde. Ce sont les chiffres de l’IRM qui ont été utilisés pour prendre la décision de ne pas délester de l’eau préventivement. Une décision qui est vivement critiquée. Phillippe Henry tente de se défendre face aux critiques.
Une gestion différente du côté du privé, qui a délesté
Par contre, les 2 barrages gérés par Engie, ceux de Robertville et de Butgenbach ont, quant à eux, été vidés dès lundi. Les porte-paroles de la société n’ont pas souhaité nous répondre pour ne pas attiser la polémique.
Cependant, le bourgmestre de Malmedy, Jean-Paul Bastin a été en contact direct avec eux, durant toute la durée des inondations. Il soutient que c’est grâce à cette communication qu’il a pu éviter le pire. Le fait que les barrages aient été vidé (pas totalement, pour ne pas créer d’inondations en aval) au préalable, leur a permis d’accueillir plus d’eau. La société a fait preuve d’anticipation.
Il est important de souligner que ces deux barrages alimentent moins de villes en eau potable que ceux d’Eupen et de la Gileppe, ce qui a pesé dans la balance. Le ministre Philippe Henry nous confirme que des pluies comme celles-ci n’ont jamais été enregistrées. Dès lors, il juge qu’il faudra à l’avenir penser à mieux appréhender ces précipitations qui battent tous les records et qui risquent de se répéter à l’avenir. (P.J.)