Un mois après les inondations, les besoins des sinistrés qu’ils soient alimentaires ou matériels sont toujours aussi importants. Sur le terrain, les bénévoles sont à pied d’oeuvre et tentent d’apporter du réconfort à l’image de Filp Vanden Berghe, un Brugeois venu ce jeudi à Verviers distribuer pain au chocolat et autres douceurs sucrées.
Audrey Degrange
Ces viennoiseries sont encore chaudes et pourtant, elles viennent de faire 200km. Filip Vanden Bergue habite Bruges. Il s’est levé tôt ce matin pour apporter ces douceurs aux sinistrés verviétois. C’est au siège de la Croix-Rouge, rue Renkin, que le rendez-vous est donné pour les empacter. Direction ensuite Saint-Remacle où d’autres volontaires, venus de Braine l’Alleud, attendent pour les distribuer. « Il y a des points comme celui-ci où les gens peuvent venir chercher des produits d’hygiène, des repas, etc mais il y a des gens qui ne se déplacent pas, explique Marie Evrard, Coordinatrice des zones de crise à la Croix-Rouge de Belgique. Et souvent, ce sont les plus vulnérables qui ont difficultés à venir chercher de l’aide. C’est donc important pour nous d’aller à leur rencontre. »
Car les besoins sur le terrain sont encore nombreux. Il s’agit aujourd’hui de les lister pour répondre au mieux à la demande de ces personnes qui ont souvent tout perdu. « La demande du moment ce sont surtout des petits électroménagers. Et là, j’en appelle à la vigilance des gens, l’électricité est revenue dans les rues mais pas dans toutes les maisons. Il faut vraiment éviter de se bricoler une installation maison. »
« Quand j’ai vu à la télévision ces images effroyables, je me suis dit que ne pouvais pas rester dans mon fauteuil à Bruges, nous confie Filip Vanden Berghe, volontaire. Ici, c’est le huitième jour que je viens aider les sinistrés. Je ne peux pas faire autrement. Il fallait que je vienne aider car cela pourrait aussi nous arriver en Flandre. Je suis vraiment solidaire de mes amis francophones. »
Ce professeur de français s’est donc retroussé les manches, démarchant boulangers et chocolatiers pour réchauffer les coeurs, rendre un sourire aussi en offrant des fournitures scolaires. Une aide loin d’être juste matérielle. Filip Vanden Berghe prend aussi le temps d’écouter. « Ces gens ont tout perdu, ils ont besoin de ventiler, d’exprimer leur colère aussi. Je les écoute et tente d’apporter un peu d’espoir... »
Une démarche qui fait du bien. Dans les maisons, les viennoiseries font plaisir. Touchés, les sinistrés racontent leurs histoires. Tous souvent relativisent. « C’est comme ça, il faut faire avec », nous confie une dame dont tout le rez-de-chaussée a été sous eau. La vie continue, certes, mais la tâche reste immense. La Croix-Rouge lance donc un nouvel appel à volontaire.