La semaine dernière, les artistes présents à la prochaine édition du Festival Libertad ont été annoncés. Parmi eux et en tête d’affiche ce 4 juin, Médine, un rappeur français. Une venue qui n’est pas au goût de tout le monde à Verviers suite aux nombreuses polémiques auxquelles l’artiste fait face depuis de nombreuses années. Cet après-midi, une manifestation a eu lieu devant l’Hôtel de Ville pour maintenir le concert de Médine à Verviers.
Il ne faut pas s’arrêter aux polémiques
Pancartes à la main, ils étaient une vingtaine cet après-midi à manifester Place du marché. Les musiques du rappeur ont retenti devant l’Hôtel de Ville. Hôtel de Ville où devait se tenir le collège, qui a finalement été déplacé à Stembert pour l’occasion. « Même dans la description de l’événement, ils parlent d’égalité, de lutte contre le racisme etc. J’ai l’impression que dans la plupart des textes de Médine, les paroles sont absolument magnifiques et qu’elles permettent justement de dénoncer le racisme dans notre système. Est-ce que ce qui dérange vraiment c’est le fait que Médine remette en question l’ordre établi ou ce sont ses propos ? » s’interroge Quentin Courtois, Président des Jeunes FGTB de Verviers.
Certaines paroles du rappeur ont fait polémique notamment sur le thème de la laïcité. La ville n’a pas souhaité s’exprimer à ce sujet. Muriel Targnion, la bourgmestre de Verviers, n’est, en tout cas, pas contre la venue de Médine. Elle ne veut cependant pas que la ville finance sa venue. « Ça veut un peu dire la même chose. Qui va financer ? Si une proposition d’un festival a été faite, des accords qui sont faits avec les différents partenaires, comment est-ce qu’elle va faire pour que l’artiste puisse venir ? C’est un peu rechigner et c’est aussi pour ça que c’est une politique qui n’a pas de sens » poursuit Quentin Courtois.
Une atteinte à la liberté d’expression
Si le concert est maintenu, certaines chansons devront être évitées. Pour les manifestants, c’est aussi une atteinte à la liberté d’expression. « C’est un rap conscient, qui touche la population et nos jeunes qui se retrouvent dedans. Il est émancipateur, il prône des valeurs comme la solidarité, la culture, la laïcité dans le respect des religions. On a fait venir Rim’K il y a deux trois ans. Les deux se valent, les deux ont leur place dans un festival multiculturel. »
Les réticences de certains au sujet de la venue de Médine en juin prochain sont remontées jusqu’aux oreilles de l’artiste. Il n’a pas manqué d’en faire part sur son Twitter en qualifiant notamment le festival de « Censurad ». (SU)