Après l’action des congés maladies certains policiers ont entamé une action de non verbalisation des infractions de roulage depuis le 1er novembre. Cette action vise à faire entendre leur malaise auprès des politiques. Car, oui, le malaise est bien réel au sein de la fonction de police. Cet été, les policiers ont payé un lourd tribut à la société dans le cadre de l’exercice de leur fonction. Pour eux, ces évènements ont été la goutte d’eau qui a fait déborder un vase bien rempli.
Outre l’absence de moyens pour faire face à cette criminalité qui a changé de visage, ils dénoncent le détricotage de leur statut. Prenons ainsi l’exemple des pensions. " Si je prends mon cas, quand j’étais gendarme, je devais partir à la pension à 56 ans. Depuis la réforme des polices, je devrai travailler jusque 61 ans. Car, pour avoir une carrière longue, il faut 43 ans de service et 61 ans accompli" explique Manu Vervier, enquêteur à la Police Judiciaire de Liège."J’ai des collègues qui devaient être pensionnés à 56 ans, mais pour avoir leur temps de carrière complet, ils devront terminer à 67 ans. Soit, 11 ans de plus. Mais vous voyez un policier de 67 ans poursuivre un cambrioleur?"
Et face à ceux qui se demanderaient pourquoi les policiers auraient le droit de partir à la pension plus tôt, Manu Vervier répond: "On vit des situations que les citoyens ne vivront peut-être jamais dans leur vie. Les policiers doivent constater des infractions qui marquent psychologiquement. Le métier de policier est un métier à part. Un métier particulier mérite un statut particulier."
Face à l’absence de front uni de la part des syndicats, Manu Vervier a crée un mouvement de défense du policier sur facebook. Ce groupe compte, aujourd’hui, 22.000 membres et permet aux policiers d’échanger entre eux et de faire part de leur malaise. C’est de ce groupe qu’est partie l’action de non verbalisation. D’autres ne sont pas à exclure, si les policiers ne sont pas entendus des politiques. Car, ils sont déterminés... En attendant, Manu Vervier lance un appel aux différents syndicats car, pour lui, ils sont les seuls habilités à conscientiser les politiques face à un malaise qui va crescendo au sein de la profession de policier. (Laura Vandormael).