Le 28 novembre dernier, les aide ménagères des titres-services descendaient dans la rue pour réclamer une augmentation de leur salaire de 1,1%. Une semaine plus tard, c’est le silence radio du côté patronal et des grandes entreprises du secteur. La FGTB et ses travailleuses ont donc une nouvelle fois décidé de se mobiliser.
Audrey Degrange
Nouvelle journée d’action pour Barbara Lazaridis et ses collègues aides ménagères. Après avoir manifesté mardi à Bruges devant le groupe Daenens, c’est au siège de leur employeur, la société Trixxo basée à Hoeselt dans le Limbourg qu’elles se dirigent ce jeudi pour faire entendre leur voix. Une entreprise loin d’être ciblée au hasard. "Trixxo, c’est une des plus grandes entreprises dans le secteur, explique Issam Benali, Secrétaire fédéral Centrale générale de la FGTB. Elle employe plus de 6500 employeurs et on se trouve ici, parce que c’est une des entreprises qui bloque les négociations. Nous voulons une augmentation de 1,1% et elle nous la refuse."
Pourtant, il y a urgence. Dans ce métier à 98% féminin, les corps trinquent et les situations de grande précarité se multiplient. "Nous touchons en moyenne 11 euros brut de l’heure, explique Barbara Lazaridis, Déléguée syndicale FGTB chez Trixxo. Dans la grande majorité des cas, les aide-ménagères ne font jamais un temps plein donc les fins de mois sont souvent difficiles. On nous fait valoir qu’on aurait des éco-chèques de 130 euros l’année mais temps plein. Ce qui n’est pas la majorité des dames chez nous, elles ne toucheraient donc que 65 euros l’année soit 2,70 euros le mois, c’est même pas le prix d’un pain, c’est une misère."
Une misère que ces entreprises essayent en plus de faire passer, selon la FGTB, pour des avantages. "Ces éco-chèques, chèques repas ne comptent pas pour la pension et ils peuvent surtout nous les retirer à leur guise", note Barbara Lazaridis.
Et de l’argent il y en aurait. 18 millions d’euros, c’est le montant des dividendes réalisées par le secteur des titres-services. Seule proposition faite par Trixxo, une prime unique de 0,6 %, inacceptable pour la FGTB vu le profil en pleine expansion de l’entreprise. "Ils ont racheté 60 petites entreprises et après ils disent qu’ils n’ont plus d’argent pour augmenter les salaires, c’est scandaleux", s’insurge le Secrétaire fédéral Centrale générale de la FGTB
Cette journée de grève est déjà la troisième entamée depuis le 28 novembre dernier. Le syndicat socialiste et ces travailleuses espèrent maintenant qu’un signal positif leur sera adressé au risque de très vite redescendre dans la rue.