Le Ministre fédéral de la Mobilité, Georges Gilkinet, était en visite dans notre arrondissement ce lundi. Il est allé à la rencontre de la société Simonis - Reprocover, une entreprise locale et circulaire qui transforme des déchets de production plastique en solutions préfabriquées destinées aux infrastructures ferroviaires.
Audrey Degrange
Voici 12 ans, Vincent Göbbels rachetait les établissements Simonis. Une entreprise familiale basée à Chaineux et spécialisée dans le broyage et la granulation du caoutchouc non durci. Chaque mois, entre 1000 et 1200 tonnes de déchets sont traitées et transformées. Depuis 2017, l’innovation est aussi au centre des préoccupations avec l’acquisition d’une filiale, Reprocover. « Le caoutchouc, je le transforme et le revend en produit secondaire détaille Vincent Göbbels, Administrateur délégué Simonis – Reprocover. Des produits qui vont resservir chez un fabricant qui en fera un produit fini. Avec Reprocover, on recycle et on fabrique un produit qui sera pour le consommateur final. Avec le premier département, on exporte 95% de notre chiffre d’affaire hors Europe. Reprocover, c’est de l’économie circulaire, on produit à Verviers pour le Bénélux et peut-être à moyen terme pour l’Allemagne. »
Cet outil performant, Vincent Göbbels et son fils ont souhaité le faire découvrir au ministre fédéral de la Mobilité, Georges Gilkinet. Car ces déchets ou ratés de production, d’ordinaire enfouis car sans valeur énergétique, s’offrent une seconde vie en devenant des composants destinés aux voiries ou aménagements urbains. Ils sont surtout une solution durable pour le rail. « ça fait quelques années qu’on aimerait devenir fournisseur d’Infrabel en lieu et place du béton. On lui a donc montré la légèreté du produit et qu’il était aussi résistant voire plus que le béton» poursuit l’administrateur délégué.
Particulièrement curieux et intéressé par cette nouvelle technologie, le ministre a aussi été sensibilisé à la problématique des marchés publics qui ne permettent pas toujours à l’entreprise de pouvoir y souscrire. "Depuis des années, les marchés publics sont accordés au moins disant donc à celui qui est le moins cher, explique Georges Gilkinet, Ministre fédéral de la Mobilité. Sauf qu’il faut aussi pouvoir voir l’ensemble des qualités d’un produit. En l’occurrence ici, des qualités environnementales car le produit est issu de la filière de recyclage donc plus léger, moins de CO2. Il est plus facile de manipulation. Il faut créer des cases dans les marchés publics pour que ce produit plus cher à l’achat mais moins cher au placement trouve sa place. C’est en tout cas pour moi, en tant que ministre de la Mobilité, un enjeu dans le cadre notamment de la gestion du futur contrat de gestion d’Infrabel, le gestionnaire de réseau."
Un enjeu d’autant plus important à l’heure où les inondations ont laissé leurs stigmates sur le rail. Un réseau à reconstruire différemment et, pourquoi avec cette nouvelle solution dont les qualités drainantes et la durabilité ont déjà convaincu nos voisins français et néerlandais.