Audrey Degrange
La FGTB de Verviers et Communauté germanophone appelle à la mobilisation. Le 2 octobre prochain, elle invite ses affiliés et ses militants à se mettre en grève et s’ils le peuvent à fermer les entreprises. But de l’opération ? Rassembler un maximum de personne à la concentration organisée à Liège, Place Tivoli, à 11h. Au menu des revendications, la réforme des pensions.
Un front commun à Bruxelles pour dire non aux mesures anti-sociales du gouvernement Michel, c’était en mai dernier. Ils étaient 70 000. Hier, à Namur, après la CNE, c’était au tour de la FGTB de marcher pour dénoncer la suppression des APE. Ils étaient 6000. Ces actions de contestation, loin de s’arrêter vont plutôt se multiplier. Prochaine étape, le 2 octobre à Liège. Et c’est une nouvelle fois, le dossier des pensions qui sera au centre des attentions car c’est bien en Wallonie que ces réformes feraient le plus mal « La réalité politique et sociale n’est pas la même en Flandres qu’en Wallonie. Les Flamands vont faire face à une pénurie de main d’oeuvre d’ici 50 ans, c’est pourquoi le recul de la pension à 67 ans, ça ne sert que les interêts de la Flandres" explique Christian Jacquemin, Président de la FGTB Verviers et Communauté germanophone. Et de poursuivre, «En Wallonie, le niveau de chômage n’est pas le même, la pénurie de main d’oeuvre n’est pas là, il y a des jeunes qui voudraient bien rentrer sur le marché du travail. On empêche les plus âgés de sortir et donc forcément, il y a un problème en Wallonie et la mesure qui a été prise, c’est pour régler les problème en Flandres »
Un avis partagé sur le terrain par plusieurs employeurs de la région notamment sur la nouvelle mouture de la gestion du crédit temps pour les aménagement de fin de carrière «J’ai rencontré des patrons embêtés par la mesure. Ils aimeraient faire dignement sortir un de leurs travailleurs par ce système mais cela s’est compliqué cet été avec le jobsdeal puisqu’en 2020, il faudra 60 ans minimum et 41 ans de carrière pour y avoir droit au lieu de 55 ans auparavant» détaille Christian Jacquemin.
Job, job, job, vraiment?
Au slogan, job, job, job, la FGTB de Verviers rétorque, chiffre à l’appui, que ce gouvernement à force de soutenir le patronat en subsides et autres aides, dilapide en fait son argent. L’an dernier, par exemple, 108% des bénéfices des entreprises de l’arrondissement de Verviers, ont été versés en dividendes à leurs actionnaires « ça veut dire que cet argent qui devrait servir à créer de l’emploi ou à investir pour maintenir des entreprises en place, il va dans la poche des propriétaires d’entreprises et pas pour l’emploi et encore moins chez le travailleur. C’est aussi le cas pour la formation. Entre 2015 et 2016, l’effort de formation a diminué de 6,60% dans les entreprises verviétoises alors qu’elles doivent investir annuellement 1,9 % de la masse salariale dans cette formation » précise le patron de la FGTB de Verviers
On l’aura compris, par leurs actions, les syndicats ne comptent rien lâcher, mieux ils espèrent faire monter la pression en vue d’autres grèves prévues avant la fin de l’année.