L’arrondissement de Verviers mais toute la Belgique en général a tourné au ralenti ce mercredi. Une action qui fait suite à l’échec sur l’accord interprofessionnel entre syndicats et patrons. Comme prévu, quasi tous les secteurs ont été touchés et de manière diverse. Ainsi, que ce soit dans l’enseignement ou encore les administrations, des perturbations ont été constatées. Sur le rail, à peine un train sur deux circulait. Au TEC Liège Verviers, un piquet devant le dépôt des TEC à Stembert a empêché toute sortie de bus. Des grandes surfaces ont aussi été impactées et les zonings ont complètement été bloquées comme on a pu s’en rendre compte ce matin...
Audrey Degrange
Réunis en front commun, la CSC et la FGTB l’avaient promis
Les zonings industriels seraient leur cible principale en cette journée de grève nationale et que ce soit à Aubel, Eupen, aux Plenesses ou à Chaineux, leur accès était impossible. A chaque entrée, des dizaines de militants et des palettes faisaient office de barricade. La mobilisation est générale, les travailleurs sont déterminés "Le problème se situe au niveau de la Fédération des Entreprises de Belgique (FEB) avec laquelle on négocie à l’heure actuelle un accord interprofessionnel. Nous avons quitté la table des négociations parce que le cadre dans lequel on doit les faire est inacceptable, explique Christian Jacquemin, Président de la FGTB Verviers – Oostbelgien Quand on voit les bénéfices des entreprises et les dividendes reversés aux actionnaires et qu’on nous promet une norme de 0,8% du pouvoir d’achat et des salaires sur 2 ans, pour nous, c’est inacceptable." s’insurge Christian Jacquemin. Et Alain Bodson, Permanent interprofessionnel Secteur de Verviers de surenchérir "Ce sont vraiment des cacahuètes. Avec l’ancienne législation on serait à un taux de 1,8%. Nous, on demande 1,5%. Et eux veulent 0,8%, ce sont vraiment des cacahuetes!"
Des cacahuètes chiffrées selon les syndicats à 9 euros à peine d’augmentation salariale. Une situation d’autant plus choquante si on prend en compte les différentes subsidiations dont bénéficient les entreprises "Si on fait le total des aides publiques, elles s’élèvent à 14 milliards d’euros, a calculé le Président de la FGTB de Verviers Et on constate que c’est à peu près le montant que les actionnaires ont reçu." "C’est une situation intolérable, intervient le réprésentant de la CSC Ceux qui font la richesse d’une entreprise, ce sont les travailleurs et on ne leur donne même pas 1% alors que les actionnaires en ont 10%!" explique-t-il encore.
Ajouté à un tax shift jugé mensonger, les syndicats souhaitent que l’on arrête de parler de pouvoir d’achat. Ce qu’ils réclament avant tout c’est un salaire décent "Il y a encore en Belgique 640000 personnes qui gagnent moins de 10euros brut de l’heure, vous vous rendez compte?!? Il est vraiment temps que l’on augmente le salaire poche." insiste Alain Bodson.
Reste que les marges de manoeuvre sont limitées et que le blocage semble inéluctable. "Le problème c’est que le cadre est fixé par la loi de 1996 et qu’on doit négocier dans ce cadre là. On demande donc qu’on change la loi ou qu’on la supprime complètement" conclut Christian Jacquemin.
Les syndicats sont donc clairs. Si rien ne change rapidement du côté de la FEB et du gouvernement, les actions se durciront car les travailleurs, insistent-ils avec force, méritent avant tout le respect et non des miettes !