Les fêtes de fin d’année approchent et elles sont souvent synonymes de cadeaux. Une période choisie par l’association des librairies francophones de Belgique pour mettre l’accent sur le secteur du livre parfois durement touché par la concurrence du commerce en ligne. Via des affiches et des posts sur les réseaux sociaux, elle tente de sensibiliser les acheteurs aux atouts des libraires indépendants.
Audrey Degrange
Des articles par millier, un gain de temps et des prix moins chers, tels seraient les avantages de la vente en ligne. Si elle séduit de plus en plus d’acheteurs, elle vient surtout concurrencer le commerce de proximité. Le secteur du livre est particulièrement touché. A Verviers, cela fait 5 ans que Bernard Quickels a ouvert sa librairie dans le piétonnier, il témoigne d’un combat permanent. "Nous avons, de plus en plus souvent, des clients qui viennent nous demander le prix de livres et comparent devant nous avec ceux trouvés sur Amazon. C’est frustrant, embêtant et vexant. On essaye alors de leur expliquer qu’acheter dans un commerce de proximité, ça fait vivre l’économie locale."
Résultat, la Wallonie compte à peine une septantaine de librairies indépendantes. C’est peu. Le métier est difficile, la rentabilité approximative mais dans ce secteur c’est surtout la passion qui prime alors pour s’en sortir, on multiplie les stratégies. "Nous, on a axé sur la rapidité de commande, explique le libraire. On est en mesure de livrer la plupart des livres en 4 - 5 jours ouvrables qu’ils viennent de Belgique ou de France. On a également instauré un système de conseil par petits mots que notre équipe laisse sur les livres qu’elle a apprécié et surtout pourquoi."
Ce conseil au lecteur et ses coups de coeurs, Laurence Simonis les partage sans modération. Voici deux ans, cette quadragénaire faisait le pari du livre et installait ce conteneur dans le petit village de José sur la commune de Herve devenu aujourd’hui un véritable lieu de rencontre. "Les gens savent que je suis spécialisée en livres jeunesse, explique-t-elle. A 90%, j’ai tout lu de ce que je propose. C’est un travail mais il est nécessaire pour bien conseiller le client qui apprécie justement d’avoir quelqu’un qui a testé avant et qui sait de quoi il parle. Ce qu’on ne retrouve pas dans la grande distribution ou sur des sites en ligne."
Sans parler de la possibilité de toucher l’ouvrage, d’en lire quelques lignes et de se faire sa propre opinion sans forcément payer le prix. "Avec l’instauration du prix unique du livre, le prix est le même partout donc ce n’est plus ça qui peut faire la différence donc à choisir, pourquoi ne pas privilégier le conseil et le sourire?"
A deux semaines des fêtes de fin d’année, l’invitation est donc lancée.