Il y a deux ans, la Ville de Verviers passait aux conteneurs à puce. Un dispositif que la population voyait plutôt d’un mauvais oeil. Si des critiques subsistent encore, force est de constater que le bilan est plus que positif. La production de déchets a fortement diminué. La Ville pointe aujourd’hui à la 20ème place du classement Intradel où il y a peu encore, elle était bonne dernière.
Audrey Degrange
Si la Ville de Herve reste le meilleure élève de l’arrondissement en gestion de la propreté publique, la Ville de Verviers peut aussi se réjouir des efforts consentis par la population depuis le passage aux conteneurs à puce, voici 2ans. De 198kg de déchets produits par an et par habitant, la Ville est passée à 90. « On est dans le top 20 et on parle bien de chiffres globaux donc ce qui a disparu n’est pas passé dans les dépôts sauvages puisqu’ils sont comptabilisés dans les données que l’ont fourni, insiste Jean-François Chefneux, Echevin de l’Environnement de Verviers. Aujourd’hui, Verviers est une grande ville wallonne qui remplit ses obligations en matière environnementale. Ce n’est pas toujours facile car on se fait souvent gronder voire insulter sur les réseaux sociaux mais on maintient le cap. »
Car leurs sacs poubelles, les Verviétois y tenaient. Le sujet reste émotionnel et ce, même si, selon Intradel, le conteneur à puce semble adopté. « Lorsqu’on regarde le nombre de plaintes que l’on reçoit chez Intradel via notre call center, on en a moins en 2021, détaille Christian Marlier, Chef service adjoint collecte sélective – Intradel. On voit que les gens ont globalement bien accueilli les conteneurs. Ils les utilisent correctement et je pense que très peu voudrait refaire le pas inverse.»
Et pourtant, il suffit d’un petit coup de sonde dans la rue pour se rendre compte que les critiques sont une nouvelle fois au rendez-vous. « C’est trop cher », « Tout est sale » « Les gens mettent leur crasse dans mon conteneur »
Près de 4 millions d’euros, c’est le budget annuel alloué par la Ville de Verviers pour la gestion des déchets. De 123 à 160 euros suivant le ménage, c’est le montant de la taxe forfaitaire pour une moyenne de 36 levées, est-ce vraiment trop cher ? « Si on compare avec d’autres dépenses comme la téléphonie, les déchets représentent à peine 1 à 2 euros par habitant et par semaine, révèle Christian Marlier. Maintenant, les déchets on s’en défait et on n’a pas envie de payer, après il y a plein de services derrière.»
«Celui qui est O déchet, il ne faut pas qu’il oublie que dans sa taxe forfaitaire, il y a le ramassage de son sapin de Noël, ce n’est pas gratuit, la possibilité de mettre son conteneur quand il en a besoin, il y a deux recyparcs, tout ça a un coût, il ne faut pas oublier non plus le mécanisme de solidarité », ajoute Jean-François Chefneux
D’autant plus, qu’un ménage verviétois sur deux, n’a pas payé de taxes complémentaires sur sa collecte de déchets ménagers en 2020. Quant aux dépôts sauvages et au sentiment d’insalubrité sont-ils réels ? « Le sentiment est là et on ne le nie pas, assure le représentant d’Intradel. Après, les chiffres montrent une vraie diminution des dépôts sauvages donc c’est une bonne nouvelle. »
« Ce qui est en hausse, ce sont les encombrants, insiste l’Echevin de l’Environnement. Un matelas, un canapé au coin de la rue, ce n’est pas dû aux conteneurs à puce. Ces déchets ne se sont jamais retrouvés dans des sachets ! C’est de la pure incivilité contre laquelle il faut lutter et surtout la sanctionner. »
Sanctionner de manière effective même pour Jean-François Chefneux qui rappelle qu’un plan de propreté locale existe et que la Ville devrait prochainement faire l’acquisition de caméras de surveillance dont il espère la mise en place d’ici la fin de l’année.