Après Liège et Bruxelles, une centaine de citoyennes et de citoyens se sont rassemblés pour dire non à la montée de l’extrême-droite aux dernières élections en Belgique et ailleurs en Europe. "Nous on voulait vraiment marquer le coup ici en Wallonie car on estime que ces idées d’extrême-droite se diluent dans les partis politiques. Prenons comme exemple, les centres fermés qui, dans les années nonante, étaient inacceptables; aujourd’hui, ils sont acceptés par la plupart des partis politiques", explique Farid Nagui, directeur du Centre Régional de Verviers pour l’Intégration-CRVI.
Le moment n’a pas été choisi au hasard. Ce front uni veut faire savoir qu’à ses yeux, l’extrême-droite n’a sa place dans aucun gouvernement en formation. "Le monde politique a une tradition de cordon sanitaire dans le sud du pays. On voit que c’est fragilisé au niveau fédéral, on sera attentifs à ce qu’il n’y ait pas de faschistes dans le gouvenrment fédéral mais notre message aujourd’hui s’adresse d’abord aux citoyens: soyez vigilants!", assure Daniel Richard, secrétaire régional interprofessionnel FGTB.
Après un départ Cour Fischer, au pied de la fresque « Dire nous », c’est vers un autre lieu symbolique que la manifestation s’est dirigée, la stèle des droits de l’homme et du citoyen née du Congrès de Polleur, rue Xhavée. Des écrits qui appellent à la réflexion et à l’action. "J’ai peur pour l’avenir quand on voit cette libéralisation de la parole d’extrême droite sur les réseaux sociaux, qu’on entend aussi chez certains hommes politiques, et je suis en colère aussi contre certains hommes politiques qui ont aussi laissé aller cette parole au cours des cinq dernières années, comme les discours de Monsieur Franken", explique Alain Bodson, permanent intersectoriel CSC.
Ce front uni qui ne veut ni fascisme ni racisme dans notre pays promet de continuer à se mobiliser et donne rendez-vous , pour une prochaine manifestation, le 23 juin à Gand. Ce sera la première en Flandre depuis les dernières élections. (B. Lousberg)