La saison hivernale approche à grand pas et dans le secteur hôtelier, la période est cruciale. A quelques jours du prochain comité de concertation, l’Association Hôtelière Hautes Fagnes qui regroupe une vingtaine d’hôteliers-restaurateurs, établis dans les Ardennes, a décidé d’écrire aux gouvernements fédéral et wallon pour leur demander de revoir leur position quand à l’ouverture des restaurants dans les hôtels.
Audrey Degrange
Laurent Dethier gère deux hôtels à Spa. Sur les 24 chambres dont il dispose. A peine 10% sont aujourd’hui louées contre 70% d’ordinaire. Une situation problématique alors que les fêtes de fin d’années approchent à grand pas. Aussi, avec une vingtaine d’autres hôteliers-restaurateurs de la région, il a décidé d’interpeller via une lettre ouverte, nos différents gouvernements. « Nos hôtels sont ouverts mais on ne peut pas faire de repas dans le restaurants. On doit servir des plats dans les chambres, ce qui n’est vraiment pas idéal. De nombreux hôtels sont fermés car ils ne savent pas assurer ce service, explique Laurent Dethier, Président de l’Association Hôtelière des Hautes Fagnes. Ce que nous demandons aux gouvernements, c’est de pouvoir ouvrir pour la période des fêtes nos restaurants d’hôtel pour pouvoir proposer au moins un repas à notre clientèle. Le tout dans des conditions sanitaires très strictes pour pouvoir au moins sauver la période de fin d’année. »
Car les Ardennes sont une destination vacances par excellence pendant la période hivernale tant pour les Belges que pour les touristes frontaliers. La crainte du secteur est qu’ils ne se tournent vers les gîtes pour faire la fête et ce, sans aucune précaution. Alors que le secteur horeca a démontré lors de sa réouverture le 15 juin dernier que ce n’était pas lui, le danger. « On eu la chance de bien travailler et on s’est rendu compte que pendant toute cette période là, nous n’avons eu aucun problème. Aucun collègue n’a eu de personnel malade ou même de client car nous faisions le tracing. Donc avec une forte affluence pendant 3 mois et demi où tout s’est bien passé, on aimerait comprendre pourquoi on nous ferme de nouveau", s’interroge Laurent Dethier.
Pour survivre, nombreux sont les hôtels qui se sont tournés vers le service traiteur mais la démarche n’est pas si simple à mettre en place et ne sauve qu’une toute petite partie du chiffre d’affaires. Quant aux aides allouées par l’Etat, elles mettent du temps à arriver. La question du personnel devient aussi problématique. « Pour le personnel, ça été 3 mois de fermeture donc 3 mois à 70% du salaire. Ici, on a déjà refermé 2 mois. Si ça continue, ça fera 6 mois à 70% de leur salaire. Ce n’est pas tenable, ils ont aussi des loyers, des crédits à payer. Notre crainte, c’est qu’il se tourne vers un autre secteur et qu’on perde nos bons éléments qui ne sont déjà pas simple à trouver. »
L’Association Hôtelière Hautes Fagnes ne demande pas plus de moyens au gouvernement mais bien un assouplissement des règles pour pourvoir accueillir les clients et leur proposer des services. L’urgence est réelle. Certains établissements pourraient fermer leurs portes ... définitivement.