Covid-19: les syndicats ne chôment pas!

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Un personnel est soumis en ce moment à rude épreuve, celui des organisations syndicales qui sont aussi des organismes de paiement. Depuis presque deux semaines, que ce soit à la CSC ou à la FGTB, il travaille jour et nuit pour que les travailleurs mis en chômage temporaire pour force majeur soient payés dans les temps et puissent continuer à vivre décemment.

Audrey Degrange

Souvent décriés lorsqu’ils font grève, les syndicats démontrent aujourd’hui toute l’utilité qu’ils peuvent avoir en temps de crise. Le confinement a obligé certains employeurs à recourir au chômage temporaire pour force majeure pour leur travailleur. Du personnel à qui il faut assurer un revenu de remplacement. Une situation loin d’être anecdotique pour le service chômage de la CSC et de la FGTB. " Pour donner des chiffres, on paye un million de cas chômage tout confondu en Belgique. Ce mois-ci, on a rajouté un million 200 mille cas, on a donc doublé le nombre de payements qu’on doit effecter", explique Alain Bodson, Permanent interprofessionnel CSC-LVO Secteur de Verviers

Depuis quinze jours, ce sont donc quasi toutes les ressources humaines qui sont réquisitionnées pour encoder et traiter les dossiers prouvant au passage que les organisations syndicales ont un vrai rôle social. "On répond à tout le monde, on essaie de faire les dossiers chômage de toutes les personnes, affiliées ou pas, précise Christian Jacquemin, Président de la FGTB Verviers – Oostbelgien. Nous ne sommes pas qu’un contre-pouvoir, nous sommes là pour que les gens soient payés et aient de quoi se nourrir fin du mois."

Dans l’urgence, ce sont aussi des législations qui ont dû être modifiées car certains statuts comme ceux de free-lance, étudiants ou encore intérimaires n’étaient pas pris en compte occasionnant un certain flou pour l’employeur alors que des mesures existent. "Le gouvernement a pris des dispositions pour que les intérimaires qui sont engagés à la semaine puissent bénéficier du même chômage que le personnel sédentaire. On lance vraiment un appel aux employeurs pour qu’ils essayent au maximum que ces intérimaires dont ils ont besoin puissent bénéficier du montant des allocations de chômage au même titre qu’un employé CDI", poursuit Christian Jacquemin.

Même constat dans les titres services où la Région wallonne a pourtant garanti aux entreprises une rémunération même sans rentrer de chèque. "Visiblement, on a laissé le choix aux employeurs et ils mettent souvent l’aide ménagère en chômage temporaire sauf qu’elle perd énormément de pouvoir d’achat" constate Alain Bodson.

Et l’effet est pervers car tant la CCS que la FGTB remarquent que certaines aides ménagères reprennent le travail au détriment de leur sécurité. Idem dans le secteur de la construction. "En Flandres, le travail se poursuit et certaines entreprises wallonnes qui avaient fermé commencent à rappeler leurs ouvriers. On essaye de discuter avec ces fédérations patronales mais ce n’est pas facile de se mettre d’accord sur ce qu’il faut faire", regrette le Président de la FGTB Verviers – Oostbelgien

Car chaque entreprise aimerait être reconnue comme essentielle. Sans parler de celle qui voit dans la crise une opportunité de production comme cela pose question dans la grande distribution ou qui profite du chômage économique pour ne pas payer le salaire garanti. Les syndicats restent donc attentifs à toute situation même s’ils rassurent la majorité des sociétés jouent le jeu. Ils préviennent aussi qu’il y aura un après-corona et que la réflexion autour du détricotage de la sécurité sociale et des services publics ne pourra plus être éludée...

 


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