Coronavirus: Vers une nouvelle crise du lait?

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Le coronavirus régit notre quotidien et impacte énormément de secteurs. Aujourd’hui, ce sont les producteurs de lait qui tirent la sonnette d’alarme. La quantité de lait actuellement produite dans les exploitations est trop élevée. L’European Milk Board demande à l’Union européenne de mettre en place un instrument de gestion de crise.

Audrey Degrange

Se dirige-t-on vers une nouvelle crise du lait? C’est la crainte de l’European Milk Board à l’heure où le coronavirus fait augmenter la production laitière wallonne de 15 à 30%. Un pic dont on ne mesurerait pas les conséquences. "Le lait de consommation se vend très bien, explique Erwin Shöpges, Président de l’EMB. Pour Fairebel par exemple, on produit trois semaines en avance et cette production a été vendue sur 3 jours et demi! Il devient même difficile aussi pour nous de suivre la demande."

Sauf que ce lait de consommation ne représente que 15% du prix global. Le reste dépend de la vente du beurre et du lait en poudre où les principaux indicateurs montrent déjà une forte tendance à la baisse car les acheteurs ne sont plus là. Les prix risquent donc de s’effondrer. Face à ce constat jugé pour le moins inquiétant, l’EMB demande à la commission européenne de mettre en place dès aujourd’hui un mécanisme permettant de plafonner la production. "Si on n’y prend pas garde maintenant, ça peut être très dangereux si cette situation perdure. Si on ne régule pas la production, on va retomber dans les grands stocks de lait. Pour l’instant, on fait le travail, on arrive à payer les gens mais le prix qui nous est payé à savoir 0,33 cent/litre ne couvre pas tous nos frais de production donc on n’a toujours pas vraiment de salaire. On nourrit les gens, on veut aussi rappeler qu’on est aussi important que le personnel soignant", poursuit notre agriculteur. 

Et de pousser un coup de gueule vers certaines mesures prises par le gouvernement belge. "En fermant les marchés, on empêche les petits producteurs de commercialiser leur marchandise et on pousse les gens vers la grande distribution."

Grande distribution qui n’est pas responsable de la production alimentaire rappelle l’EMB et qui invite donc les consommateurs à réfléchir quand ils font leurs achats. "Privilégiez les produits qui sont rémunérateurs et quand vous en avez la possibilité aller aux petits magasins à la ferme. Et puis arrêter d’acheter la viande qui vient d’Argentine, etc, arrêter de soutenir la globalisation et les multi-nationales. Soyez nos partenaires car on veut être partenaire de vous."

Au risque de voir l’agriculture familiale disparaître alors que cette pandémie peut être une réelle chance de repenser nos modes de consommation et de revaloriser ce premier maillon de la chaîne ô combien essentiel.

 

 


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