En conventionnel pendant 25 ans, il a fait le choix en 2011 de passer au bio. "C'est d'abord un choix politique, explique-t-il. On se tracassait beaucoup à l'époque des quotas laitiers qui allaient disparaître. On s'est battu pour les maintenir parce que, pour nous, c'était un beau système de solidarité entre agriculteurs. Et quand on a vu appaître les élevages intensifs avec 300, 400 vaches, j'ai un voisin qui en a 1000. Ce n'était pas concevable pour nous, on devait se distancer de ce système. On s'est remis en question et on est passé, avec beaucoup de stress au bio mais on ne regrette absolument pas tant le retour sur investissement et la qualité de ce qu'on produit est inimaginable."Comment expliquer que tous les agriculteurs ne passent pas au bio?"C'est le lobby évidemment. On a expliqué aux agriculteurs que celui qui ne grandit pas, il régresse et si tu ne grandis pas assez, tu vas disparaître. C'est ce qu'on a mis dans la tête des agriculteurs. Puis, il y a les vendeurs, nous les bio, on n'intéresse pas beaucoup les vendeurs parce qu'on n'achète pas d'engrais, de pesticides, on n'achète rien", sourit Luc Hollands. "Et malheureusement, ce sont ces gens-là qui ont trop de pouvoir. Et au niveau européen, quand on voit le nombre de lobbys par politicien, c'est vraiment extraordinaire. Idem pour nos grands syndicats comme la FWA, ils veulent de l'intensif, de la surproduction et c'est vraiment un problème. On doit donc s'organiser et le consommateur aussi doit vraiment se rendre compte car si demain, il se dit c'est terminé, je ne participe plus à ce système qui polluent les sols, le prix du bio, il va diminuer et les agriculteurs vont devenir bio. Car pour l'instant, le bio c'est toujours une niche mais si demain, de plus en plus de gens consomment bio alors on pourra convaincre des agriculteurs conventionnels de passer en bio."