Une femme de 28 ans, originaire du Bénin et en séjour illégal en Belgique, était poursuivie devant le tribunal correctionnel de Verviers, détenue, pour avoir effectué des retraits sur les comptes d’un homme pour un montant de 60.000 euros. Mais elle niait tout acte frauduleux, affirmant que c’était en échange de relations sexuelles. Et ce malgré une énorme différence d’âge, de plus de 60 ans !
C’est en juillet 2017, qu’elle avait fait la connaissance d’un certain Lucien. Elle lui raconte sa vie difficile. L’homme prendra la jeune femme en pitié et promet de l’aider. Et de fait, il lui donnera régulièrement de petites sommes de l’ordre de 30 ou 50 euros. Il commettra seulement l’erreur de lui confier sa carte de banque, pour faire des courses et pour lui permettre de prendre des petites sommes en cas de besoin. Mais au final, c’est 60.000 euros qui seront prélevé du compte de son bienfaiteur.
Arrêtée le 31 janvier, elle a eu devant le tribunal une défense étonnante, affirmant avoir eu une relation amicale et sexuelle. « Il me donnait de l’argent en échange de relations sexuelles, il m’avait donné ses cartes bancaires en me disant de me faire plaisir » ! Ce que Lucien, âgé… de 90 ans avait évidemment démenti, admettant juste un lien affectif du type grand-père-petite fille.
L’argent ainsi détourné a été envoyé en partie dans sa famille au Bénin, mais a surtout servi à assouvir sa passion du jeu au Casino de Spa, où elle a avoué avoir perdu 25.000 euros en quelques jours.
Le ministère public avait réclamé une peine de 18 mois de prison, mais la défense réclamait son acquittement. Pour elle, l’usage de la carte bancaire n’était pas frauduleux, puisqu’il n’avait pas mis de condition à son usage.
Un raisonnement que le tribunal n’a évidemment pas suivi, même si la condamnation est bien plus légère que celle réclamée, soit dix mois avec sursis. (L.B.)