Le 13 avril 2019, quatre jeunes gens quittent le terrain de hockey de Heusy en voiture, après avoir bien bu toute l’après midi. Il est 21h30, et ils sont d’ailleurs priés de quitter la buvette. « Ils étaient en mauvais état » dira un témoin. Car quelques centaines de mètres plus loin, c’est le drame. Rue Jean Gôme, la voiture conduite par Garry Galle (27 ans à l’époque) rate un virage, fait un tonneau, et finit sur le flanc dans une prairie en contrebas. Si trois occupants, dont le conducteur, parviennent à s’extirper par les vitres des portières, un quatrième, Lucas Fortuna, reste lui coincé dans la carcasse. Il survivra cependant à ce crash, mais avec des conséquences dramatiques pour lui, car il est depuis tétraplégique.
Pendant ce temps, Galle téléphone bien au 101, mais en précisant qu’il n’est pas le conducteur, mais un simple témoin, et qu’il n’ y a pas de blessé, simplement un passager à désincarcérer. Puis il téléphone à sa mère, Marie-Claire Remacle, qui arrive très vite sur place, pour qu’elle se déclare être la conductrice, ce qu’elle fait. Ils ont de bonnes raisons pour ça : Galle n’a ni permis, ni assurance, et est en outre en état d’ivresse. C’est d’ailleurs elle qui téléphone au 101 pour dire qu’il y a un blessé grave, 20 minutes après le crash. Ensuite, Galle disparaît dans la nature.
Trois ans et demi plus tard, Garry Galle et sa mère doivent répondre de leurs actes devant le tribunal correctionnel. Lui est poursuivi pour une kyrielle de préventions : non assistance à personne en danger, fausse déclaration, défaut de permis et d’assurance, vitesse excessive, état d’ivresse, délit de fuite, coups et blessures à ses passagers. « Si je roule depuis six ans sans permis, c’est par fainéantise », admet-il devant le tribunal, en prétendant que ses parents n’étaient pas au courant. « Je leur ai menti », dit-il. Pour l’assurance dont il ne s’est jamais inquiété, il pensait que sa mère continuait à payer la prime. Quant à l’accident et ce qu’il s’en est suivi, il a agi dans la panique.
L’avocat de la partie civile, Me Garot, annonce que les dommages et intérêts seront débattus plus tard, mais seront très lourds.
Mme Clérin, ministère public, n’a pas beaucoup de peine à démontrer toutes les préventions établies. Elle réclame un total de 2 ans de prison, de 6.400 € d’amende et de 13 mois de déchéance. Et 6 mois de prison pour la maman, absente à l’audience.
Pour Me Paul Thomas, la défense de son client est délicate et difficile. Il commence par dire les regrets profonds et sincères des actes commis par lui, aux conséquences incalculables. Il demande l’acquittement pour la non assistance à personne en danger, car il a quand même averti les secours que quelqu’un était bloqué dans la voiture. Et pour le reste, il sollicite un sursis, tenant compte que la sanction financière sera lourde, qu’il a déjà purgé deux mois de préventive, qu’il a perdu tous ses amis et fait l’objet d’un rejet social.
Jugement le 13 décembre. (L.B.)