C’est à peine croyable. Alors qu’il risquait une peine de six ans de prison, peine réclamée par le ministère public contre un trafiquant de cocaïne et maître d’œuvre d’une plantation de cannabis en plein centre de Verviers, en plus d’être le chef d’une association de malfaiteurs, un prévenu d’origine marocaine Amine Benkaddour s’en tire avec à peine un an de prison ferme, et trois ans avec sursis. Ses complices ont bénéficié eux aussi d’une surprenante clémence du tribunal. Alors qu’ils risquaient quatre et trois ans de prison, ils sont condamnés à des peines de deux ans… avec sursis.
En novembre 2018, un individu est intercepté avec pas moins de 5 kg de cannabis planqués dans une cache, qu’il s’apprêtait à livrer en France. A son domicile de la rue Coronmeuse, en plein centre ville de Verviers, une perquisition permet de découvrir une plantation de cannabis sur deux étages, environ 500 plants. L’enquête permettra d’établir qu’au moins deux récoltes ont déjà eu lieu, et que le principal auteur de cette plantation était Benkaddour. Dans sa voiture, on découvrira une cache contenant 500 grammes de cocaïne, preuve qu’il trempait aussi dans un trafic de cette drogue.
Devant le tribunal correctionnel, où ils avaient comparu détenus, ils avaient minimisé voire nié leur implication dans ce double trafic. En pure perte, puisque le ministère public avait réuni suffisamment d’éléments pour les déclarer coupables, et avait réclamé une peine de prison de 6 ans pour Benkaddour, de 4 et 3 ans pour ses deux complices.
Contrairement à toute attente, le tribunal, tout en les estimant bien coupables de ce qu’on leur reprochait, a condamné ce matin Benkaddour à 4 ans de prison, mais avec sursis probatoire pour les trois quarts, soit à peine un an de prison ferme. Même clémence pour les deux complices, qui écopent d’une peine de deux ans de prison, mais avec sursis probatoire. (L.B)