C’est un palmarès judiciaire impressionnant qu’à 40 ans présente un prévenu d’origine tunisienne, puisqu’il cumule des condamnations pour un montant de 8 ans et demi de prison, essentiellement pour coups et blessures et stupéfiants. Cette fois, il avait comparu détenu devant le tribunal correctionnel, accusé d’un viol sur une gamine de 16 ans à peine, d’incitation à la débauche et fourniture de cocaïne à mineure d’âge.
C’est avec une certaine virulence qu’il récusait toute idée de viol. « Nous avons passé la soirée chez un copain avec elle et son petit ami. Mais elle n’arrêtait pas de me regarder, même que son copain en était gêné, et puis après, elle s’est collée à moi. Ensuite, elle m’a suivi dans la chambre, et elle était parfaitement consentante pour faire ce que nous avons fait. »
Ce n’est pas vraiment ce qu’elle dit, elle qui immédiatement après les faits, a téléphoné à son copain pour dire qu’elle avait été violée et a porté plainte. Une relation sexuelle avec violence a d’ailleurs été confirmée par un examen médical. Il niait également avoir exigé cette relation sexuelle en échange de la cocaïne fournie et avoir incité son copain à profiter à son tour d’elle. Ce dernier expliquait pourtant que lorsqu’il est entré dans la chambre, il a bien vu qu’elle était fâchée et refusait toute relation.
Mais pour Me Debrus, partie civile, ce n’est pas par hasard que la victime avait fait une tentative de suicide et a été hospitalisée plus d’un mois. Tout en s’indignant de la différence d’âge entre le prévenu et sa victime, 22 ans !
Et pour le ministère public, il ne pouvait y avoir aucun doute sur le caractère crapuleux de la relation sexuelle. « Quel bénéfice pour elle, qui ne le connaissait pas, de mentir ? » Il réclamait deux ans de prison. La défense de son côté réclamait l’acquittement du prévenu.
En pure perte. Le tribunal a en effet reconnu toutes les préventions établies, et a même durci la peine réclamée en le condamnant à trois ans de prison. (L.B.)