Ce n’est qu’en 2016 qu’Elise (prénom d’emprunt) révèle à son beau-père et à sa mère les abus sexuels qu’elle aurait subis de la part de son père entre 2008, alors qu’elle n’avait que 8 ans, et 2013.
Jusque là, la jeune fille avait vécu dans la honte, la culpabilité, le dégoût d’elle-même, racontait Mme Herman, ministère public. En 2015, elle avait déjà donné quelques signaux comme quoi elle ne voulait plus aller chez son père, prétendant qu’elle s’y ennuyait. Mais en 2016, elle est victime d’un effondrement émotionnel, et se livre à son beau-père et à sa mère, qui portent plainte.
Cinq ans plus tard, François (prénom d’emprunt), 54 ans, était traduit devant le tribunal correctionnel du chef d’attentats à la pudeur sur mineure d’âge. Ce qu’il niait formellement. Il voit dans les accusations de sa fille le résultat d’un contexte conflictuel dans lequel s’est déroulé le divorce et le rejet par sa mère, qui le présente partout comme un sale type, de l’autorité paternelle qui lui a été maintenue.
Mais pour Mme Herman tous les signes d’abus sexuels sont bien présents. Et le fait que François n’ait jamais cherché à connaître les raisons pour lesquelles sa fille ne voulait plus le voir est une forme d’aveu. Car lui savait très bien ce que sa fille lui reprochait. Elle réclamait donc une peine de 30 mois de prison.
Mais pour Me Lambert, plusieurs éléments ne collent pas et fragilisent l’accusation de sa fille. Qui avait une bonne raison pour ça. En effet, elle avait honte de son père, condamné deux fois pour avoir tapé dans la caisse de la Justice de paix de Herstal, et de la Fabrique d’église de Juslenville. Et ce serait par jalousie, alors qu’elle découvre par Facebook que son père avait refait sa vie, qu’elle a déclaré : « il faut qu’il paye » et donc livré ces accusations fantaisistes. Il demandait donc son acquittement.
Et il l’a obtenu, le tribunal jugeant insuffisants les éléments à charge pour asseoir une condamnation. (L.B.)