Un Stavelotain de 55 ans risquait 8 ans de prison pour une tentative d’assassinat sur un homme qu’il considérait comme un rival. Il était pourtant séparé de sa compagne depuis plusieurs semaines, lorsque celle-ci accueille dans sa vie un nouveau compagnon. Six jours après, ce dernier reçoit à son domicile une lettre anonyme menaçante, suivie d’autres.
Le 10 novembre 2014, les choses explosent vraiment. Alors qu’il sort de son domicile vers 4h du matin pour aller au travail, le Malmédien est attaqué par un homme cagoulé à coups de barre de fer. Il en reçoit un par derrière, et puis plusieurs autres à la tête alors qu’il est à terre. L’agresseur s’enfuit, laissant sa victime pour morte, en tout cas inanimée. Pour elle, la situation est critique : plusieurs traumatismes crâniens, à l’œil et aux mains, et près de deux ans d’incapacité de travail.
Pendant des mois, cet agresseur restera introuvable, cinq personnes de l’entourage de la victime étant soupçonnées, en pure perte. Ce n’est finalement qu’en juin 2015, à l’issue d’un test graphologique auquel 15 personnes sont soumises, que l’auteur de l’agression est découvert. Il s’agit ni plus ni moins de l’ex compagnon de la compagne de la victime.
Presque six ans après ces faits, le procès de l’agresseur s’est tenu devant le tribunal correctionnel, pour tentative d’assassinat. Où le Stavelotain niait toute intention de tuer son rival. Il disait avoir agi par jalousie, avoir voulu faire peur et dissuader l’homme de rester avec son ex-compagne. Mais pour la partie civile comme pour le ministère public, l’intention de tuer était bien réelle, ainsi que le prouvent l’achat de la cagoule et de la barre de fer, le repérage des lieux par deux fois, et surtout l’acharnement dont il a fait preuve. Le ministère public réclamait huit ans de prison ferme.
La défense plaidait évidemment l’absence de volonté de tuer, qui n’est pas démontrée selon elle. Il s’agit plutôt d’un acte passionnel, suscité par l’adrénaline du moment. Elle plaidait aussi le délai raisonnable pour juger, et le manque d’intérêt de renvoyer en prison six ans après un homme, militaire de carrière, qui est bien côté et recasé. Elle demandait une peine qui ne soit pas supérieure à 5 ans, de façon à lui accorder un sursis pour le surplus de la préventive de 2 mois et demi déjà subie.
C’est la voie suivie par le tribunal, qui tout en déclarant la prévention de tentative d’assassinat établie, condamne le prévenu à 5 ans de prison avec sursis probatoire. Mais la sanction est surtout financière, puisque il est condamné à verser à la partie civile 100.000 euros de dommage, et à l’assureur du travail quelque 60.000 euros. (L.B.)