C’est une énorme affaire de détournement d’engins de chantier de location (grue, pelle mécanique, sableuse, compresseur etc. jusqu’au simple Karcher) qu’a eu à juger le tribunal correctionnel. Ils étaient sept à répondre à une kyrielle de préventions, dont celle d’association de malfaiteurs.
Le procédé employé par cette bande était ultra simple: ils louaient sous l’apparence de sociétés existantes du matériel de chantier parfois volumineux allant jusqu’à 5 tonnes, matériel qui n’était jamais restitué et qui disparaissait dans la nature. On en a retrouvé une partie en Allemagne et même… en Irak ! Pour les sociétés de location, le préjudice est énorme : plus d’un million d’euros !
Le prévenu principal un Stembertois de 24 ans, avouait tout sans broncher en prétendant avoir agi seul. Car un autre prévenu, un Verviétois de 34 ans, de Verviers niait tout, absolument tout. Pourtant, le ministère public considérait ce dernier comme étant le chef d’une association de malfaiteurs agissant dans l’ombre. « Il faut pour écouler ce matériel onéreux et lourd une véritable organisation et un fameux carnet d’adresses. Le premier prévenu dit avoir agi seul, mais les nombreux faits commis à travers le pays dénotent une organisation dont tous les indices remontent jusqu’à lui. A commencer par ses nombreux contacts avec des firmes de location de matériel de chantier, ou de nombreux contacts avec les autres protagonistes du dossier. Il dit n’avoir jamais loué un engin, mais il a été filmé en train de verser la caution pour l’un d’eux. »
Pour lui, il était clair qu’on avait affaire à un réseau quasi professionnel pointu, à la limite de l’organisation criminelle, dont le seul jeune prévenu, du haut de ses 24 ans ne peut être le seul protagoniste. Il réclamait donc pour le Verviétois cinq ans de prison, et trois ans pour le Stembertois
Un troisième larron se voyait réclamer deux ans de prison. Il s’agit d’un transporteur de 56 ans qui transportait les lourds engins dérobés. Il prétendait cependant qu’il ne faisait qu’accomplir des transports en noir, sans connaître les intentions ni les magouilles des commanditaires des transports.
Les autres étaient considérés comme étant des petites mains de la filière.
Le tribunal n’a guère été convaincu par leurs dénégations, mais les peines infligées sont loin de celles réclamées : 225 h de travail pour le Verviétois, 200 h pour le Stembertois, et 18 mois avec sursis pour le transporteur. Les autres écopent de peines inférieures à un an. (L.B)