Le 23 juillet 2019, la zone de police Vesdre est appelée sur les lieux d’une bagarre à Verviers. Un homme bien connu de la justice, Axel Couturier, 35 ans, de multiples fois condamné pour violences conjugales, extorsion, et rébellions et qui purge actuellement une peine de 38 mois de prison, est emmené par la police. Un épisode déjà compliqué et musclé, tellement l’homme se débat, vocifère et injurie les policiers.
Mais ce n’est que le début d’un autre épisode, qui aurait pu très mal se terminer. En effet, une fois dans les locaux de la police, lorsqu’un policier, Jean-Baptiste (34 ans) veut l’attacher à la barre de sécurité, Couturier lui crache en pleine figure un gros crachat ensanglanté qui atteint le policier aux yeux et à la bouche. S’ensuit alors une scène d’une violence inouïe. Instantanément, Jean-Baptiste qui est du genre grand et costaud, se rue sur l’individu et le roue de coups de poing et de pied, en hurlant : « Je vais le tuer , je vais le tuer », une scène d’une sauvagerie extrême. Heureusement, on n’en arrivera pas là, car des collègues sont intervenus et ont réussi non sans difficultés, à séparer les deux hommes et à emmener Jean Baptiste, qui n’est actuellement plus policier après avoir été poussé à la démission volontaire suite à cette scène.
Ce comportement lui a valu une suite judiciaire devant le tribunal correctionnel, où le ministère public avait réclamé une peine de prison de 14 mois de prison.
Mais la défense avait réclamé son acquittement, au nom de l’abolition momentanée du discernement. Et Me Wilmotte d’expliquer : « Le prévenu était un bon policier, qui a eu à gérer maintes situations délicates. Ce jour là, il a eu affaire à un individu particulièrement récalcitrant, qui crachait déjà dans le véhicule de police. Lorsqu’il a craché au visage du policier, celui-ci a eu ce qu’on appelle une explosion émotionnelle, une perte de contrôle totale. Il faut savoir que son père était décédé d’une infection sanguine. Depuis lors, il avait ancrée bien en lui une angoisse envahissante, , face à ce qui est toute forme de contamination. Or le crachat l’a atteint en pleine bouche, alors qu’il parlait. Il a eu une réaction certes démesurée, mais qui s’explique, car il était dans l’incapacité de réfléchir. »
Le tribunal n’a pas suivi ce raisonnement, mais accorde la suspension du prononcé à Jean-Baptiste. (L.B.)