Le 5 avril 2017, vers 15h30, rue des Raines à Verviers chute sur le trottoir le corps d’un homme, qui décédera un peu plus tard à l’hôpital. Il s’agit d’un individu en séjour illégal, Mohamed El Atmani, âgé d’une quarantaine d’années. La chute semble provenir du 2ème étage du numéro 19, un immeuble occupé par une population interlope. . La police y découvre une jeune femme de 25 ans, Diana, dormant « ou faisant semblant de dormir » noteront les policiers.
Accident, suicide, ou meurtre ? Cette dernière hypothèse est confirmée par un spécialiste en biomécanique humaine, et Diana en est soupçonnée, mais relâchée faute de preuve. Mais deux mois plus tard, Diana vient se livrer à la police et fait des aveux : c’est bien elle qui a poussé Mohamed, mais c’est un accident, elle ne pensait pas qu’il passerait par la fenêtre. Ils se disputaient parce qu’elle refusait ses avances, alors qu’il couchait avec l’autre femme dont Diana était éprise. Des aveux qu’elle rétractera quelques jours plus tard, les traitant de farfelus.
Après 22 mois passés en détention préventive, elle a comparu libre devant le tribunal correctionnel sous la prévention de coups et blessures ayant entraîné la mort sans intention de la donner, et où elle maintient la version qu’elle dormait au moment des faits. Pourquoi ses aveux, dès lors ? « Parce que je voulais aller en prison pour m’obliger à faire une cure. » Une version à laquelle ne croit pas le ministère public. Pour lui, il s’agirait plutôt d’un problème de jalousie entre les deux femmes, sans qu’on puisse affirmer que Diana ait fait exprès de défenestrer Mohamed. Il réclame 4 ans de prison, avec sursis pour la moitié et des conditions probatoires très strictes.
Mais Me Simonis réclame son acquittement, au nom du doute complet qui règne sur cette affaire. Les thèses du suicide ou de l’accident ne peuvent être écartées sans certitude. Et le détecteur de mensonge, réclamé par elle, a par deux fois rendu un verdict non concluant.
Jugement en septembre
(L.B.)