Quand deux frères jumeaux sont impliqués dans une affaire judiciaire, c’est l’éternel problème pour désigner un coupable. L’histoire s’est répétée devant le tribunal correctionnel de Verviers où deux jumeaux, parfaitement identiques, étaient cités dans une affaire de bagarre, qui a quand même coûté un œil à un jeune homme de 19 ans, parfaitement étranger à l’échauffourée.
Les faits se déroulent le 5 novembre 2016, à la buvette de FC Heusy où une soirée est organisée. Une bousculade se produit, au cours de laquelle un jeune homme qui venait d’entrer est blessé à l’oeil par un coup porté avec un verre cassé. Par qui ? Dans un premier temps, la rumeur désigne Andy (20 ans) au point que celui-ci se désigne lui-même comme étant l’auteur. Mais il est tellement ivre qu’il ne se souvient de rien. Puis d’autres témoignages, après coup, désignent son frère jumeau Tristan, qui nie.
Les deux frères sont donc cités devant le tribunal correctionnel, où trois thèses se sont affrontées. Le ministère public, se basant sur les témoignages estimés plus probants que d’autres, accuse Tristan d’être l’auteur, et réclame contre lui une peine de deux ans de prison avec sursis, la peine minimale en cas de perte d’un organe. Et si le tribunal ne devait pas le reconnaître coupable, c’est forcément son frère Andy, pour lequel il réclame la même peine.
Pour la partie civile, c’est Andy, désigné dès le début comme l’auteur, au point qu’il l’a reconnu lui-même, qui est le coupable. La défense cependant, se basant sur deux témoignages d’adultes proches de la scène qui décrivent l’auteur comme quelqu’un de différent des deux frères, et excluant ceux-ci, défendait l’innocence des deux frères et l’intervention d’un troisième homme.
Devant ce dilemme, le tribunal ne pouvait que se déclarer dans l’impossibilité de trancher, et a donc acquitté les deux frères au bénéfice du doute. Mais la partie civile a d’ores et déjà interjeté appel, sans doute suivie par le Parquet. (L.B.)