C’est un procès fleuve qui s’est poursuivi au tribunal correctionnel de Verviers, où 14 prévenus sont accusés d’avoir soit capturé des oiseaux illégalement, soit vendu ou acheté des oiseaux en toute illégalité, soit d’avoir détenu ces oiseaux ou du matériel destiné à leur capture, soit encore d’avoir trafiqué les bagues d’identification de ces oiseaux. Au cours d’une enquête d’envergure, l’UAB (Unité antibraconnage) aurait ainsi saisi quelque 1322 oiseaux « illégaux », et pas mal de matériel, cages, pièges et surtout filets japonais totalement interdits. Parmi ces oiseaux, quelques uns font partie d’espèces en voie de disparition.
Au delà des peines de prison et d’amende, 10 mois et 2.400€ pour les plus élevées, ce sont des sommes colossales qui sont en jeu, principalement réclamées par la Région wallonne et la Ligue de Protection des Oiseaux. C’est ainsi que la première réclame 202.000 € de préjudice écologique et 107.000 € de préjudice matériel à l’ensemble des prévenus, à cause de l’impact considérable que leurs activités a sur l’environnement et la biodiversité. « Ils disent qu’ils aiment les oiseaux, qu’ils ne sont pas criminels. Si, ce sont des criminels, dans ce sens qu’ils prélèvent sur un patrimoine collectif de quoi alimenter un vaste trafic illégal d’oiseaux dont certaines espèces sont menacées voir en voie de disparition. Ainsi, le sizerin enflammé, dont il n’existe plus que 109 couples. » Pour la capture et la détention d’un seul individu, la Ligue a estimé sa valeur à 57.000 €, somme qu’elle réclame. C’est dire le montant total qu’elle réclame pour les 1322 oiseaux saisis, montant qui n’a pas été cité à l’audience. (LB)
Le procès se poursuivra par les plaidoiries de la défense le 16 janvier (L.B.)