EXPOPESTEN, la première étude à évaluer la présence de plusieurs pesticides dans l’air ambiant en Wallonie, a livré ses premières observations. Des résultats qui confirment, pour le Ministre wallon de l’Environnement Carlo Di Antonio, la nécessité de poursuivre et d’étendre ce type d’analyses.
Dirigée par l’Institut Scientifique de Service public (ISSeP), l’étude EXPOPESTEN a porté sur l’enregistrement de mesures autour de 12 stations réparties sur le territoire wallon, dont celle du Mont Rigi, sur la commune de Waimes. Au total, 46 pesticides différents ont été analysés tout au long d’une année dans 12 localités.
Le Mont Rigi, l’air le plus sain
Sur les 46 substances actives recherchées, ce sont essentiellement des herbicides et des fongicides qui ont été retrouvés. Les insecticides ne représentent que 0.5% des substances mesurées.
C’est dans les localités agricoles de Gembloux, Louvain-la-Neuve, Tinlot et Dour et à Charleroi que les moyennes des concentrations totales mesurées sur l’année ont été les plus élevées. Les concentrations maximales ont été mesurées à Gembloux et Louvain-la-Neuve.
Le nombre de substances actives et la concentration moyenne étaient les plus élevés à Oupeye (localité fruitière) et les moins élevés à Mont Rigi (Waimes).
Il apparait que les doses respirées sont plus intenses dans les localités agricoles et au printemps, d’avril à juin, lorsque nous passons proportionnellement plus de temps à l’extérieur. L’exposition aux pesticides extérieurs est quasi nulle en hiver.
Les fréquences de détection des pesticides sont par ailleurs liées à leur utilisation au cours de l’année
Les fongicides n’ont été mesurés qu’au printemps et en été, alors que deux pics de concentrations d’herbicides ont été observés au printemps, en été et en automne. Ces principales périodes de détection des herbicides concordent avec leurs utilisations pour le désherbage sur plusieurs cultures différentes au printemps, en été et sur les champs de céréales d’hiver en automne. En revanche, les insecticides ont été détectés tout au long de l’année.
Quelles mesures pour réduire l’impact des pesticides?
Le 26 avril dernier, le Gouvernement wallon a approuvé plusieurs mesures visant à réduire l’impact des pesticides sur le territoire wallon, et particulièrement sur les riverains des parcelles agricoles.
Les mesures qui seront d’application dès la saison culturale 2019, sont les suivantes :
- Interdiction de débuter une pulvérisation lorsque la vitesse du vent est supérieure à 20 km, ou 3 Beaufort comme c’est le cas en France. En effet, selon les conditions d’application et la météo, de 25 à 75% des pesticides appliqués se retrouveraient dans l’air. Une fois dans l’air, les pesticides gazeux peuvent être transportés à plus ou moins longue distance.
- Interdiction de pulvériser à moins de 50 mètres des bords de toute parcelle qui jouxte un site d’établissement (cours de récréation, écoles, internats, crèches et infrastructures d’accueil de l’enfance) durant les heures de fréquentation de celui-ci.
- Obligation d’utiliser, sur tout le territoire wallon, un matériel d’application qui réduit la dérive de minimum 50%.