Nouvelle journée de grève ce lundi au Centre Hospitalier Régional de Verviers. Une action bien suivie puisque ce ne sont pas moins de 350 membres du personnel affiliés à la CGSP qui se sont croisés les bras. L’hôpital tournait donc au ralenti. La revendication du syndicat socialiste et des travailleurs est toujours la même, ils veulent le payement intégral de leur prime 2019. Du côté de la direction, on estime l’avoir octroyée. La tension est à son comble.
Audrey Degrange
Parking bloqué, entrée filtrée. Les travailleurs sont déterminés. Ils ne veulent rien lâcheer. Les 80% restant de leur prime 2019, ils veulent l’obtenir quitte à durcir le mouvement face à une direction qui ne les prend pas au sérieux même dans l’organisation d’une grève. "Le mouvement est encore mieux suivi que la dernière fois, note Jean-Claude Servais, Secrétaire permanent CGSP Admi. Dans certains services comme celui de la dyalise notamment, les travailleurs ne voulaient pas d’un service minimum. Ils se radicalisent et c’est nous qui avons dû trouver une solution car la direction ne proposait pas de pistes acceptables."
Ce bras de fer permanent, le personnel entend bien qu’il tourne à son avantage même si pour l’heure les positions n’ont pas bougé d’un iota. "Le conseil d’administration refuse que la direction négocie sur le volet de la prime 2019 donc on attend toujours un interlocuteur", explique le permanent syndical.
Si la CGSP attend toujours un interlocuteur pour résoudre ce problème de prime, les deux autres syndicats CSC et SLFP négocient, eux, un nouveau protocole pour 2020. Parmi les avancées proposées, une augmentation de la valeur du chèque repas, un éco-chèque de 40 euros et une prime de 400 euros liée à la présence du travailleur tout au long de l’année, imbuvable pour la CGSP. "Encore une fois, ce n’est pas en rapport avec les valeurs d’un service public. Ces avantages ne comptent pas pour la pension, précise Stephan Cormanne, Détaché syndical CGSP - CHRV. Et une prime liée à la présence, c’est inacceptable. Imaginez, une femme enceinte, ce n’est pas une maladie, et bien, elle n’y aurait pas droit vu son repos d’accouchement..."
Une concertation officielle se tiendra ce mardi. Invitée la CGSP sera présente mais fera-t-elle baisser la tension sociale, rien n’est moins sûre. "On va prendre connaissance de ce nouveau protocole mais si les deux autres syndicats le signent, à quoi bon négocier? Il faudra bien se rendre à l’évidence qu’à chaque fois qu’il y aura un désaccord, le personnel élèvera la voix comme il le fait aujourd’hui, la mèche est allumée et pas sûr qu’on puisse l’éteindre", conclut Jean-Claude Servais.
Le message a au moins le mérite d’être clair.