Un homme de 56 ans était accusé devant le tribunal correctionnel de Verviers d’abus sexuels répétés pendant trois ans par sa belle-fille de 11 ans! C’est alors qu’elle était interrogée par une psychologue sur les raisons de son comportement perturbateur à l’école que la fillette s’écroule en révélant que depuis l’âge de 8 ans, son beau père surgit dans la salle de bain, lui retire son pantalon et la palpe sur les fesses et les parties intimes. Et ce, à raison de trois ou quatre fois par semaine, depuis 3 ans !
Poursuivi devant le tribunal correctionnel pour attentats à la pudeur, il niait tout en bloc, en se disant dans l’incompréhension la plus totale de ce qui lui arrive.
Pour la partie civile, si la gamine s’est tue si longtemps, c’est par peur de faire de la peine à sa maman et de fâcher son papa, et pour ne pas casser sa nouvelle famille. Car elle s’entendait bien avec son beau père et donc n’avait aucun intérêt à ainsi l’accuser.
Le ministère public dénonce des faits potentiellement destructeurs pour une jeune fille. La situation familiale n’était pas conflictuelle, donc elle n’avait pas d’intérêt à de telles révélations, et ainsi de nuire à la fois à son beau-père et à sa maman. Elle est constante dans ses déclarations, et donne des détails qu’on ne peut inventer. Il réclamait donc 30 mois de prison ferme.
Mais la défense se dit perplexe devant la description pas toujours cohérente des gestes faite par Lucienne, certains étant même infaisables. En outre, la prétendue victime ne présente aucun des facteurs habituels aux victimes d’abus sexuels, pas de signes de perturbation, de séquelles, de traumatisme ou de souffrance psychologique.. Enfin, l’expert chargé d’évaluer sa crédibilité juge celle-ci fort probable. Probable, c’est-à-dire pas certaine, ce qui ouvre la voie au doute. C’est pour cette raison qu’elle demandait l’acquittement du prévenu
Ce qu’elle a obtenu, le tribunal estimant les préventions pas suffisamment établies. (L.B.)