Décembre, c'est le mois où les budgets des villes et communes sont soumis au vote du conseil communal. A Verviers, le Collège a décidé d'opter directement pour les douzièmes provisoires en attendant, explique-t-il, un budget 2026 réfléchi et structurant.
Des lignes de chiffres sur des dizaines de pages, Jean-François Chefneux peut retourner son budget dans tous les sens, le constat est le même. S'il peut compter sur des réserves et s'en sortir en 2026, il coince sur le long terme. « L'exercice 2026, il n'est finalement pas très compliqué à réaliser insiste d'emblée l'échevin du Budget verviétois. Le problème, c'est à partir du moment où on aligne les budgets successifs et les déficits successifs. C'est ce qu'on appelle le plan à 5 ans. Et ce plan à 5 ans, il doit aussi être équilibré et quand vous alignez l'ensemble des budgets et des perspectives, c'est là qu'on a un problème au niveau de la possibilité d'aligner le plan quinquennal. »
Le Collège décide donc d'appuyer sur pause et de ne pas soumettre au vote un projet de budget pour l'année prochaine mais bien d'opter directement pour les douzièmes provisoires. « Le mécanisme des douzièmes provisoires va permettre de faire un copié-collé du budget de l'année précédente divisé par 12, mensualisé donc et de permettre aux services publics et aux projets actuels d'avancer tout en ne permettant pas de démarrer des politiques nouvelles, poursuit-il. Donc, il n'y a pas de conséquences immédiates et dans la mesure où ça ne résulte pas d'un blocage politique mais d'une volonté de l'ensemble des membres du Collège de prendre le temps pour bien faire, il ne devrait pas y avoir de conséquences. »
Sous pression, les finances communales le sont depuis toujours. Pour tenir, elles bénéficiaient depuis 2022 du Plan Oxygène. S'il a offert un répit temporaire, le dispositif est aujourd'hui étouffant. « On sait que les dépenses sont supérieures aux recettes. On sait que les trous sont liés en partie, à des politiques que nous n'avons pas décidé et tout le monde le savait tellement bien, en ce compris les gouvernements anciens, qu'on nous autorisait à emprunter en nous disant, on verra bien, on trouvera bien une solution. Sauf qu'en pratique, on voit le contexte financier global, fédéral, régional. Les solutions, elles ne sont pas identiques à celles qui ont peut être pu être imaginées les années précédentes. »
Pour éviter d'aller droit dans le mur, la Ville souhaite reprendre la main et se ré-inventer. « Je crois qu'on ne va pas faire l'économie d'une réflexion sur ce que l'on doit faire, ce qu'on ne doit plus faire et ce qu'on doit faire comment le fait-on pour que ce soit le plus efficient possible ? En se disant peut-être qu'il y tellement d'acteurs parfois sur le terrain qu'on pourrait les rationaliser pour que celui qui est le plus efficace le fasse encore mieux et que les autres fassent autre chose. C'est vraiment une réflexion globale que j'aimerais qu'on mène et qu'on prenne de la hauteur tant l'enjeu mérite autre chose que des postures politiques de bas niveau parfois observées dans le débat communal. »
Un conseil communal prévu le 15 décembre prochain où le débat risque assurément d'être animé.