Avec 400 000 visiteurs, le Mondial de l’automobile de Paris ne restera pas dans les annales. Superficie réduite, jours de visites ramenés à une petite semaine mais surtout de nombreux constructeurs absents. Il n’en reste pas moins que ceux qui étaient présents avaient des choses à montrer. A commencer par Renault qui a crevé l’écran avec le 4Ever Trophy qui réinvente le mythe 4L, la R5 Turbo 3E qu’on rêve de voir en rallye et la Renault 5 électrique commercialisée à l’été 2024. La marque au losange confirme son offensive électrique. « On se projette dans le monde de demain. Ce qu’on cherche, c’est de rendre la mobilité électrique populaire et accessible. On cherche surtout à, le faire de manière excitante ! En 2030, nos voitures seront 100% électrique. Mais d’ici là, il y a une transition à faire. Et on va la faire avec des véhicules qui sont aussi excitants càd des véhicules thermiques avec la technologie E-tech hybride » explique Bruno Vanel, Vice-président Produit et Performance chez Renault.
Première mondiale aussi chez Dacia qui présente son concept-car Manifesto. Une sorte de buggy électrique sans vitre ni pare-brise. Idéal pour les excursions en plein air mais l’idée n’est ni de le produire ni de le vendre. En tout cas en l’état.
A côté de l’hypercar Alpenglow, Alpine présente l’A110 R et fait rêver les passionnés de sport. Capot, aileron, diffuseur, jupes latérales, jantes et même… la lunette arrière ! Tous ces éléments de carrosserie sont en carbone. Poids sur la balance : à peine 1082 kgs !
Peugeot 408 : une toute nouvelle voiture !
Peugeot était bien présent au Mondial de Paris mais avec un stand d’à peine 900 mètres carrés. Suffisant toutefois que pour présenter la 408. Un modèle à la croisée des chemins. « On est vraiment avec une voiture audacieuse qui a l’expérience de conduite d’une berline bien assises sur la route. Cette 408 est une voiture avec une nouvelle silhouette qui ne remplace pas un modèle existant. Elle va nous permettre d’aller toucher de nouveaux clients qui n’ont peut-être pas trouvé exactement ce qu’ils cherchent sur le marché », explique Aurélie Bresson, Chef de produit Peugeot 408.
Regardez bien cette Avenger ! C’est la première Jeep électrique de la marque américaine. Ce petit SUV urbain a tout pour plaire. Autonomie annoncée : 400km en cycle mixte et jusqu’à 550 km en ville. « L’électrification amène dans les capacités tout-terrain ou tout-chemin des voitures beaucoup plus d’efficacité que le système mécanique. On a pu faire quelque chose de plus efficace parce que vous allez évoluer en silence. Ce qui n’était pas le cas avec un moteur thermique. Et donc profiter davantage de la nature », selon Patrice Duclos, Managing Director Jeep Belux.
Des capsules à hydrogène dans le réservoir !
Si les voitures électriques tiennent le haut du pavé à la Porte de Versailles, l’hydrogène et la pile à combustible ont aussi voix au chapitre. Deux nouvelles marques françaises exposent leurs prototypes. Un SUV alimenté par des capsules à hydrogène, c’est le pari de la start-up NamX. Déployer un réseau de recharge dès 2024 puis livrer les premiers véhicules à la fin de l’année 2025, les dirigeants donnent le ton. « Notre option à nous, c’est de prendre l’hydrogène à 700 bars, de le mettre dans le réservoir de la voiture grâce à des bonbonnes indépendantes que l’on change à la main. C’est une deuxième façon de distribuer l’hydrogène », explique Pierre-Yves Geels, Responsable technique NamX.
Notre coup de coeur du salon, la voici ! L’Hopium Machina, la première voiture à hydrogène en France. 500 ch, une autonomie de 1.000 km et une pure merveille de style. A sa tête depuis 2018 l’ancien pilote Olivier Lombard. En 2011, il devenait le plus jeune vainqueur de toute l’histoire des 24 Heures du Mans, en catégorie LMP2. Cette berline haut de gamme française à hydrogène attire tous les regards ! A tel point que déjà 10 000 modèles ont été commandés lorsqu’elles entreront en production en 2025. « On a un système embarqué dans la voiture qui génère de l’électricité grâce à de l’hydrogène et de l’oxygène. Avec une autonomie de 1000 kilomètres et 500 chevaux disponibles. Le gros avantage de l’hydrogène, c’est un temps de recharge de 3 à 4 minutes », explique Olivier Lombard, Fondateur de Hopium.
Si la plupart des grands noms de l’industrie automobile ont fait l’impasse sur le Mondial de l’Automobile à Paris, les chinois, eux, sont venus en nombre. Rouler chinois, demain, ce sera possible. Avec des voitures qui, esthétiquement en tout cas, ont bien évolué.
Les chinois débarquent en force
La marque Ora par exemple présente la Funky Cat et la Next Cat. Inspiration Porsche ni plus ni moins. Voilà une voiture qui nous fait les yeux doux. « Ora est une marque premium et lifetsyle. Jusque dans les détails, c’est très sophistiqué et européen. C’est une marque avec une vraie personnalité », explique Rebecca Grajecki, Directrice marketing Ora.
Grands débuts aussi pour le constructeur Wey. Wey, c’est la marque haut de gamme de mobilité électrique que le géant chinois Great Wall a créée pour le marché européen. Ses modèles phares sont de gros SUV hybrides rechargeables aux noms bizarres : Coffee O1 et O2. Bey débarque en Europe et compte bien y rester !
Mais demain, la concurrence ne sera pas que chinoise ! Elle pourrait être aussi vietnamienne ! Le jeune constructeur Vinfast s’attaque au marché européen avec une gamme complète de SUV haut de gamme électrique.
Face à ses concurrents chinois mais aussi américains, l’Europe songe à élaborer un plan qui viserait à renforcer la compétitivité de son industrie automobile. Histoire de conjurer une crise qui frappe de plein fouet les constructeurs eux-mêmes ! (Manu Yvens)
