Au cœur de l’hiver, les anciennes restent généralement à l’abri des intempéries. Ce qui permet de mettre l’accent sur certaines catégories de voitures moins présentes dans cette émission. En ce début mars, gros plan sur ce qu’on appelle les Youngtimers. Traduction : les moins anciennes parmi les anciennes. Pour la FIVA, Fédération Internationale des Véhicules Anciens, on parle d’automobiles qui ont entre 20 et 30 ans. Pour Mobil’Idées, cette catégorie englobe aussi les voitures de moins de 40 ans. Pas encore des objets de collection, ou Oldtimers… mais presque !
Pour illustrer le phénomène Youngtimers, nous avons jeté notre dévolu sur une des icônes de la catégorie : la BMW Série 3 de Type E30 ! Dont l’exemplaire que vous avez sous les yeux est une 320i, à mécanique 6 cylindres, datant de 1986. Prenant la succession du Type E21, la Série 3 E30 a été produite jusqu’au milieu des années ’90, a été équipée de mécaniques allant de 1600 à 2500cc, le tout avec boîte manuelle ou automatique à 4 ou 5 rapports. Berline, break, cabriolet, la E30, comme les spécialistes l’appellent, a été mise à toutes les sauces, a fait l’objet de préparations les plus diverses, affichant tout au long de sa carrière une sportivité allègrement confirmée par la BMW M3, qui en a coiffé la gamme. Une M3 E30 passée au rang d’icône, que ce soit le modèle de route ou ses innombrables dérivés utilisés en compétition. Au total, 2.340.000 exemplaires de Série 3 E30 ont été produits dans les villes allemandes de Munich et Ratisbonne.
Bref, la Série 3 E30, qui atteint le cap des 40 ans pour ses premiers exemplaires, constitue le Youngtimer par excellence. Et si les spécialistes ès voitures anciennes ont encore tendance à la bouder et la négliger, c’est clairement une erreur. Car si les modèles des années ’80 et ’90 ne sont pas considérées comme de vraies anciennes, c’est principalement aux yeux de personnes de 50 à 77 ans… au minimum. Car pour les jeunes générations, ces trentenaires et jeunes quadragénaires qui donnent le ton à bien des niveaux, ces autos, à l’image de la Série 3 E30, ont valeur de symboles ! Ce sont en effet de telles voitures, BMW ou autres, qui les ont fait rêver quand ils étaient jeunes. Des autos qui ont gravé dans leur mémoire des souvenirs indélébiles.
Pour être reconnus comme de réels Youngtimers, ces voitures doivent impérativement rester dans un état proche de l’origine. Ce qui signifie que les exemplaires ayant inspiré les rois du tuning perdent clairement de la valeur, et surtout de l’authenticité. Chez l’amateur de Youngtimers, on trouvera invariablement cette tendance à vouloir rendre à toute automobile son cachet de l’époque. Ce qui a d’ailleurs été joliment réalisé avec notre 320i du jour.
Autre tendance : si les voitures exclusives de l’époque sont forcément recherchées, à l’image de la Lancia Delta Integrale ou de modèles issus de marques prestigieuses, le phénomène Youngtimers accorde aussi beaucoup d’importance aux modèles les plus populaires. Clio, 205, Golf, Kadett, Astra et consorts. Non seulement ces autos, largement diffusées, sont plus faciles à dénicher et à financer qu’une Ferrari Testarossa ou une Porsche 911 des années ’80, mais le marché automobile est encore riche en pièces de rechange.
Ce qui n’empêche évidemment pas ces autos de gagner rapidement en valeur. Dans le cas qui nous occupe, pour une BMW Série 3 E30 en bon état, il faut désormais compter entre 10.000 et 15.000 euros, voire davantage ! Preuve que la demande est réelle.
Ces Youngtimers constituent également une manière idéale d’entamer une collection. D’autant que certaines représentantes de la catégorie, à l’image des Renault 9, 11 voire Twingo, moins sportives et moins ‘tendance’ que notre bavaroise, sont accessibles pour moins de 5000 euros. Et une fois restaurées dans les règles de l’art, elles perdent le côté ringard qui a pu leur coller à la peau, pour faire naître de jolis souvenirs dans les yeux des passants ou des personnes fréquentant les bourses de collection.
Au bout du compte, le principal, dans cette histoire d’Oldtimers et de Youngtimers, c’est que ce patrimoine automobile soit préservé et puisse être transmis aux plus jeunes générations. A l’heure d’une électrification que d’aucuns voudraient généraliser, quitte à en perdre la raison, ces automobiles des années ’80 et ’90 sont comme celles qui les ont précédées : des témoins d’époques ne manquant assurément pas d’intérêt.
