La saga de la Fiat X1/9 débute dans les infrastructures du célèbre designer Bertone, qui dévoile en 1969 un concept titillant la curiosité : l’Autobianchi Runabout. Particularités : une ligne annonçant clairement les tendances des seventies, et une mécanique de Fiat 128 en position centrale. Sur ses planches à dessin, Bertone fera évoluer son concept-car, et Gianni Agnelli, patron de la Fiat, sera séduit ! Au point de mettre en production une version plus réaliste de l’engin. La X1/9 était née…Et pourtant, Fiat, au début des années ’70, ne respirait pas nécessairement la santé financière. Mais l’époque était telle que malgré les ennuis, un patron pouvait décider de lancer un modèle ayant tout d’un OVNI comparé au reste de la gamme ! Ce petit roadster a en outre reçu un nom bien étrange : X1/9 ! En fait, le code du projet chez Fiat. A titre d’exemple, la Fiat 128 était codée X1/1 et l’Autobianchi A112 X1/2. Mais pourquoi avoir conservé ce code ? Pour faire différent, tout simplement parce que cette auto l’était. Et dès sa présentation au Salon de Turin 1972, elle va défrayer la chronique !Pensez donc, la base de la X1/9 n’est autre que l’ultra-classique Fiat 128. Mais Nuccio Bertone et le designer Marcello Gandini ont une imagination sans limite, ce qui a donné une mécanique renvoyée en position centrale-arrière, et surtout une ligne qui semble tout droit sortie d’un album de Michel Vaillant par son côté futuriste.Dans les grandes lignes, on a affaire ici à une stricte deux places dont le toit, noir, peut être enlevé à la main. Traduction : une Targa ! Si la ligne détonne, sous le capot, c’est assez modeste, avec un 1300cc de 75 chevaux qui laissera sa place en 1978 à un 1500cc de 85 chevaux. Des puissances encore revues à la baisse sur le marché américain, en raison des restrictions locales, ce qui n’empêchera nullement la X1/9 de connaitre un succès exceptionnel au pays de l'Oncle Sam, où son allure était radicalement différente de celle des productions locales ! Les Américains ont même été jusqu’à l’appeler ‘Baby Ferrari’… Dans les années ’80, c’est d’ailleurs aux USA que sera vendue la grande majorité des X1/9 !L’habitacle est forcément restreint, avec deux sièges sport à appuie-tête incorporé. La planche de bord est traditionnelle, avec des interrupteurs bien connus chez Fiat.Derrière le conducteur, on trouve une petite lunette, le moteur en position transversale avec boîte à quatre, puis cinq rapports, mais aussi un troisième volume sous la forme d’un petit coffre ! Ajouté à l’espace de rangement à l’avant de la voiture, on se retrouve en fait avec une auto de taille réduite, certes, mais qui permet d’embarquer pas mal de choses…Sur la route, la Fiat X1/9 s’avère on ne peut plus agréable. Certes, de l’huile de bras est nécessaire pour l’emmener sur de tortueuses petites routes, et sur notre modèle d’essai, le freinage était tout sauf agressif. Il n’empêche, le caractère sportif de l’engin est évident, et on se prend rapidement au jeu en montant dans les tours afin de faire chanter la petite mécanique. Petite, mais nullement paresseuse. La propriétaire de l’auto nous a même avoué qu’elle l’embarque parfois dans des dérives contrôlées, preuve de la qualité du châssis et des performances de la X1/9.Aujourd’hui encore, cette Fiat d’un genre différent fait tourner les têtes, comptant parmi les autos que tout quinquagénaire ou sexagénaire a forcément connue sur les routes. Et jamais oubliée, dès l’instant où sa ligne est tellement différente de toutes les autres. Bref, cette voiture a la cote, et elle ne cesse de déchainer certaines passions… La fin de carrière de la X1/9 est tout aussi improbable que son concept. En 1982, Fiat décidait en effet que le jeu avait assez duré, d'autant qu’une certaine Uno réclamait de la place sur les lignes de production. De quoi sans doute choquer Bertone, qui a récupéré le modèle, ‘son’modèle, pour en poursuivre la production. La Fiat X1/9 est donc devenue Bertone X1/9, se voulant plus classe, multipliant les séries spéciales, et poursuivant son existence jusqu’à la fin des années ’80, avec une version ‘Gran Finale’, soit 17 ans après son apparition turinoise !Au total, versions Fiat et Bertone confondues, ce sont près de 175.000 X1/9 qui ont été vendues. Pas mal du tout, pour un OVNI…